Après 45 ans derrière les barreaux, le Réunionnais Casanova Agamemnon demande la grâce présidentielle

Prison du Port à La Réunion.
Agé de 65 ans, le Réunionnais Casanova Agamemnon a passé 45 ans de sa vie derrière les barreaux. Transféré à la prison du Port en mars 2014, il a formulé il y a trois mois une demande de grâce présidentielle. En parallèle, il ne perd pas l'espoir d'obtenir une libération conditionnelle.
Voilà 45 ans qu'il est derrière les barreaux. Le Réunionnais Casanova Agamemnon, âgé de 65 ans, fait partie des plus anciens détenus de France. Il ne désespère pas d'obtenir un jour sa remise en liberté sous conditions (à laquelle il peut légalement prétendre depuis plus de 20 ans, ndlr). En attendant, le Réunionnais, originaire de Saint-Benoît, a déposé une demande de grâce présidentielle, "après un énième rejet de libération conditionnelle prononcé par la cour d'appel de Saint-Denis en février dernier", détaille son avocat à Paris, Me Benoît David.

"L'examen de la demande de grâce peut prendre des mois, voire des années"

"La demande de grâce est actuellement en cours d'examen, poursuit-il. Il n'y a pas de délai de réponse. Cela peut prendre des semaines, des mois, voire des années !" Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir assassiné son employeur en 1970, puis son frère en 1986 (pendant une période de remise en liberté sous conditions, ndlr), le Bénédictin a purgé l'essentiel de sa peine dans l'Hexagone, malgré ses demandes répétées de transfert à La Réunion (il a d'ailleurs engagé une requête contre l'Etat français devant la Cour européenne des droits de l'homme, ndlr).

"Il garde la pêche"

En mars 2014, Casanova Agamemnon est finalement de retour au péi, à la prison du Port. "Je suis sur mon île, c'est le principal", a-t-il confié récemment à son avocat. "Il va bien !", précise ce dernier. "Monsieur Agamemnon est fataliste mais il garde la pêche", certifie-t-il. Si son client n'obtient pas de grâce présidentielle, il pourra toujours déposer une nouvelle demande de libération conditionnelle à partir de février 2016.