Des Rafale ont rejoint Tahiti en moins de 40 heures, le 21 juin. Un dispositif accompagné d’une logistique parfaite. Deux MRTT Phénix et deux A400M les ont assisté. Le déploiement va rejoindre Hawaï pour se mesurer à des F22 Raptor, le chasseur furtif américain.
Impressionnant déploiement dans le ciel de Polynésie et sur l’aéroport de Tahiti FAA, comme en attestent les reportages de Polynésie 1ère. Trois Rafale, deux A330 Phénix et deux A400M Atlas. Les appareils avaient décollé de trois bases aériennes différentes : Istres, Mont-de-Marsan et Saint-Dizier. Nom de code du double raid aérien, mené du 20 juin au 9 juillet : missions "Heifara Wakea" et "Wakea".
L’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) est la seule en Europe à pouvoir réaliser ce type de mission particulièrement longue et nécessitant un savoir-faire optimal.
Projection française
Cette mission menée par l’armée de l’Air et de l’Espace comprend deux étapes. La première phase de projection de puissance, Heifara, a mobilisé près de 200 aviateurs en Polynésie française. L’objectif était de rallier Tahiti en moins de 48 heures, et ce fut fait en 39 heures les 20 et 21 juin. Après une escale sur la base aérienne américaine de Travis (US Air Force) en Californie.
Pour parcourir plus de 17 000 kilomètres, treize ravitaillements ont été nécessaires. "Les deux MRTT Phénix permettent aux Rafale d’effectuer des ravitaillements en vol en prenant en compte la météo et le vent", a précisé le général Louis Pena, chef de la mission, sur le site du ministère de la Défense. "Le défi logistique a pu être relevé à 17 000 kilomètres de la France métropolitaine."
Les Rafale sont arrivés à Tahiti
Avant leur arrivée à Tahiti, les Rafale ont simulé l’entrée dans un espace aérien hostile. Une frappe a été simulée sur ordre du Centre air de planification et de conduite des opérations (CAPCO), nouvellement créé et situé à Lyon (Rhône).
Objectif de cette mission à Tahiti : "rassurer les Polynésiens" et montrer que la France est "un acteur fiable et une puissance d’équilibre qui sera là pour venir en aide à ses concitoyens si besoin", y compris dans le Pacifique-Sud. Mais aussi, "tirer des enseignements pour pouvoir arriver à projeter 20 Rafale en 2023 à plus de 20 000 km avec l’A330 Phénix."
Hawaï : Rafale et F22 Raptor
La seconde mission, Wakea, sera menée avec l’armée de l’air américaine dans le Pacifique. Les avions français se rendront ainsi à Hawaï, lundi prochain, pour participer à des missions de préparation opérationnelle. L’occasion pour les trois Rafale de se mesurer aux F-22 Raptor du 199th Fighter Squadron, basé sur la célèbre base de Pearl Harbor, cœur du dispositif aéronaval de défense américain et allié dans le Pacifique.
Ce déploiement aérien s'inscrit aussi à la suite des exercices menés le mois dernier au Japon, avec les américains, les australiens et les forces japonaises d'autodéfense. Cela doit permettre à la France de manifester sa présence et sa réactivité militaire et diplomatique dans la région. Un élément central de l'axe Indo Pacifique porté par Emmanuel Macron
Pearl Harbor
La grande base aéronavale de Pearl Harbor est située à 2 600 kilomètres de la Polynésie et de Wallis-et-Futuna et à 3 800 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie. Des navires de guerre de la marine russe sont actuellement déployés à moins d’une centaine de kilomètres d’Hawaï, une démonstration de force inhabituelle dans la région centrale du Pacifique.
Entrée dans l'Histoire, l’attaque de Pearl Harbor est une attaque surprise menée par les forces aéronavales japonaises le 7 décembre 1941 contre la base navale américaine située sur l’île d’Oahu, dans le territoire américain d’Hawaï. Autorisée par l'empereur du Japon Hirohito, le raid aérien a partiellement détruit la flotte américaine du Pacifique. Cette agression a provoqué l'entrée des États-Unis dans le conflit mondial.
Des contrats "en rafale"
L'Indonésie a signé une lettre d'intention pour acquérir 36 Rafale, le fleuron de Dassault Aviation, après le Qatar, l'Egypte, l'Inde, la Grèce et la Croatie. La Suisse devrait annoncer son choix dans les prochains jours...