Après l'ouragan Dorian, la députée Nadia Ramassamy attend que le gouvernement "prenne les Outre-mer en considération"

L'état d'une partie des Bahamas après le passage dévastateur de l'ouragan Dorian.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre, la députée réunionnaise (apparentée LR) Nadia Ramassamy rappelle les dégâts causés par l'ouragan Dorian aux Bahamas, et invite le gouvernement à renforcer sa politique de prévention des risques et sa lutte contre le déréglement climatique. Entretien.
Les désastres causés par le passage de l'ourgan Dorian doivent-ils être un électrochoc pour le gouvernement français?
Nadia Ramassamy : Il n'y a que quand il y a des problèmes que l'on se rend compte du manque de traitement des risques. Si le passage de l'ouragan avait été aussi intense dans les Outre-mer que dans les Bahamas, on n'aurait pas eu un seul élément pour nous défendre et empêcher ces dégâts. Il faut mettre tous les moyens en œuvre pour éviter les morts dans nos villes. Irma a représenté deux milliards de dollars de dépenses. On peut éviter que cela se reproduise. 
 

Il faut mettre tous les moyens en œuvre pour éviter les morts dans nos villes.


Concrétement, comment réduire les risques ?
Nadia Ramassamy : Il faut d'abord simplifier le dispositif du fonds Barnier, le fonds de prévention des risques naturels majeurs, sous-utilisé par les collectivitées territoriales ultra-marines. Il est également nécessaire d'augmenter les effectifs du génie des forces armées des Outre-mer, dont les interventions lors des catastrophes naturelles ont été salutaires. Enfin, il existe des campagnes de sensibilisation sur les territoires d'Outre-mer, mais elles ne sont pas suffisantes. On ne sait pas si elles sont réellement mises en place partout et il faut qu'il y en ait d'avantage dans les écoles et les entreprises. Bien entendu, la lutte contre le déréglement climatique est aussi une priorité.
 
Qu'attendez-vous du gouvernement ? 
Après Dorian et la canicule, on attend qu'il réagisse, qu'il prenne les Outre-mer en considération. Mais j'ai confiance. En tant qu'élus, nous devons le sensibiliser aux problèmes auxquels il ne pense pas. Il faut l'interpeller pour, à l'avenir, être plus vigilant sur les catastrophes naturelles qui pourraient survenir.