Artiste aux multiples talents, Henri Salvador savait être drôle avec ses éclats de rire communicatifs, ses déguisements les plus insensés. Il a été capable d’offrir à toute une génération des chansons ancrées dans le patrimoine de la chanson française. "Une chanson douce", "Maladie d’amour", "Syracuse", "Zorro est arrivé", "Le lion est mort ce soir" et tant d’autres encore.
De la Guyane natale à la scène parisienne
Henri Salvador est né le 18 juillet 1917 à Cayenne d’un père guadeloupéen et d’une mère originaire d’Amazonie. Il arrive dan sl'Hexagone, le 16 août 1929. Henri n’a alors que 12 ans et les yeux remplis de rêve…
Très bon musicien et passionné par le jazz, il obtient très vite ses premiers cachets. En 1935, il commence une carrière de musicien de jazz au Jimmy’s Bar à Paris. Quelques années passent, une rencontre va bouleverser le cours de sa carrière : Ray Ventura, un personnage incontournable et influent dans le milieu du jazz en France. Tous deux feront une tournée sud-américaine triomphale.
A son retour, Henri Salvador décide de monter son propre orchestre, le Tout-Paris veut découvrir cet artiste prometteur. Il s’installe seul en vedette à Bobino, le succès est immédiat. Il sort alors son premier album, et son premier tube "maladie d’amour", une chanson traditionnelle créole.
C'est la T.S.F. qui est à l'origine de ma vocation. Lorsque j'y ai entendu Django Reinhardt, j'ai su que je ferai comme ce type.
Regardez ce reportage diffusé dans l’émission « Regards » de RFO Guyane, le 05 décembre 1994 et réalisé par Caroline Balma. Henri Salvador évoque son départ déchirant de Guyane et ses belles rencontres artistiques :
Artiste vedette de la télévision
Dans les années 60, Henri Salvador connait une popularité fulgurante et devient une vedette incontournable de la télévision française.
C’est en 1961 que j’ai compris que c’était ce que je souhaitais faire. La télévision est facteur de progrès social. Elle donne accès aux spectacles à tous les publics, pauvres, ou riches. Chaque show est une création.
Dans l’une des émissions phares de l’époque, "L’école des Vedettes", Henri Salvador se démarque. Il accueille ses filleuls antillais Stéphanie et Jean, en parlant créole avec eux.
Regardez cet extrait de l’émission « l’école des Vedettes » diffusé par l’ORTF le 20 avril 1957 :
Artiste à l'immense talent, Henri Salvador s’amuse sur scène. Dans l’émission "Palmarès des chansons", il est l’invité principal. Devant un public conquis, il reprend ses plus grands succès avec ce sens du spectacle dont lui seul a le secret.
Regardez un extrait de l’émission "Palmarès des chansons" diffusé par l’ORTF le 23 décembre 1965 :
Douce nostalgie
Au domicile parisien de Régine, la chanteuse évoque de tendres souvenirs en compagnie d’Henri Salvador et Jacqueline (sa première femme). Il parcourt le temps et évoque des souvenirs en chansons, de "Clopin Clopant" à "Syracuse". Un moment intime où les chansons laissent place à la nostalgie.
Regardez ce reportage de l’ORTF diffusé le 23 novembre 1969 :
2002, Retour au pays
Il aura fallu attendre 2002 pour qu’Henri Salvador retrouve sa Guyane natale. Un retour aux sources qu’il avait réalisé lors d’un concert au « Progt » de Matoury.
C’est moi qui ai demandé à faire cette tournée. Je voulais, avant de disparaitre, que le public des Antilles voit le résultat de mon travail. Qu’il sache qu’un type du pays s’est bien débrouillé. Vous savez, on ne s’en va jamais de ces pays-là. On nait créole et pour l’éternité.
Regardez ce reportage de RFO Guyane, diffusé le 14 février 2008 et réalisé par Catherine Laurent :
Henri Salvador a marqué l'univers musical : inspirateur de la Bossa Nova en France, spécialiste du mélange des genres et du grand écart artistique, véritable show man, il a traversé les générations et laissé à jamais son empreinte. Fidèle à ses inspirations musicales, il a su s’entourer des nouvelles générations pour surprendre son public et toujours se renouveler. Ses tubes resteront à jamais dans le cœur des français.