Comme l'écrivait en préambule une commission d'historiens dirigée par Benjamin Stora, en 2016, "Les événements de mai 67 occupent une place particulière dans le passé guadeloupéen : la violence de la répression et des suites judiciaires, l'incertitude maintenue sur le nombre de victimes, les raisons d'un tel massacre qui semble appartenir à une période coloniale que l'on croyait alors révolue, contribuent à en faire un événement focal d'une histoire du temps présent".
Rappel des faits
Les faits se déroulent à Pointe-à-Pitre du 26 au 28 mai 1967. Les ouvriers du bâtiment sont en grève pour réclamer une augmentation de 2,5%. Mais très vite, la situation dégénère. Les forces de l'ordre engagent une répression sanglante et un dirigeant syndicaliste, Jacques Nestor est abattu. Á partir de là, les émeutes vont durer trois jours. Elles sont qualifiées de "massacre" par la commission d'historiens.
En vidéo, les explications de Louis Otvas :
Combien de morts ?
Officiellement, selon les autorités de l'époque, la répression entraîne la mort de huit personnes. Mais les victimes sont en réalité beaucoup plus nombreuses. Différents chiffres sont avancés : 89, 100, jusqu'à 200 morts. En 2014, pour tenter d'établir la vérité sur cette sombre page de l'histoire, le gouvernement socialiste de l'époque demande à une commission d'historiens indépendants de faire la lumière sur cette affaire, ainsi que sur plusieurs autres affaires de répression survenues en Martinique et en Guyane dans les années 50 et 60.
La commission dirigée par Benjamin Stora rend son rapport après deux ans de travaux, mais elle constate son incapacité à établir le nombre exact de victimes. Son rapport intégral est à retrouver par ici.
Commémorations en Guadeloupe
Régulièrement, des commémorations sont organisées en Guadeloupe pour rappeler ces tragiques événements. C'est le cas par exemple, en mai 2009, quelques semaines après la longue crise sociale qui a paralysé le département. Une reconstitution est organisée sur la place de la Victoire, devant un public venu nombreux.
Regardez le reportage de Michel-Claude Adnot, Guadeloupe la 1ère :