Archives d'Outre-mer : le SMA vu par les médias en 1973

INA

Le Service militaire adapté (SMA) fête ses 60 ans d'existence. Les archives d'Outre-mer ont choisi de vous montrer de quelle manière les médias présentaient en 1973 ce dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle à travers deux reportages avec les commentaires de l'époque.

Présentation du SMA

SMA, trois lettres pour un service militaire pas tout à fait comme les autres : le Service militaire adapté ou plus exactement le service militaire adapté aux conditions économiques et sociales des Antilles-Guyane. Pas comme les autres car il ne dépend pas du ministère des Armées mais du ministère des départements et Territoires d’Outre-mer.

Crée en 1961 à l'initiative du Premier ministre Michel Debré, le SMA très contesté à l’origine était destiné à incorporer les jeunes antillais et les jeunes guyanais qui jusque-là étaient dispensés de service militaire. Il s’agissait aussi dans l’esprit de son fondateur, le Général Némo, de faire participer les jeunes recrues au développement de leur département.

Les appelés après leur classe étaient affectés sur des chantiers écoles où ils effectuaient un apprentissage des métiers du bâtiment et des travaux publics. Deux domaines où les besoins en main d’œuvre se faisaient sentir dans ces départements.

Historique du SMA

  • 1961 : lancement du Service militaire adapté aux Antilles. Au fil des années, le SMA s’étend à l’ensemble des départements et collectivités d’outre-mer 
  • 1965 : La Réunion
  • 1986 : Nouvelle-Calédonie
  • 1988 : Mayotte
  • 1989 : Polynésie française
  • 1995 : création d'un détachement à Périgueux pour faciliter la mobilité et la formation en métropole
  • 1996 : suspension du Service militaire « classique » et maintien du SMA, au vu de sa bonne prise en charge de la jeunesse en difficulté
  • 2009 : décision de doubler le nombre de jeunes accueillis par le SMA
  • 2017 : le SMA est en mesure d'accompagner 6 000 jeunes par an

En immersion 

1973, le journal de 20 heures de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) diffuse deux reportages consacrés au SMA.

Dans le reportage qui va suivre le journaliste François Bonnemain fait un rappel historique du SMA puis part à la rencontre de ces jeunes volontaires et de leurs formateurs.

On voit de jeunes recrues à Terre-de-Bas (archipel des Saintes) qui participent à la construction d'une piste d'aviation.

Direction ensuite  la Guyane, à l'école de formation professionnelle du Service Militaire Adapté de Saint Jean du Maroni. 

Un capitaine détaille le déroulement de la formation des recrues du SMA.

Les gens qui nous arrivent ici ont d'abord fait leur deux mois de classes normales et ensuite suivi un stage à la pré-formation qui se passe à Cayenne au troisième bataillon, puis ils arrivent ici dans la compagnie école pour mettre en pratique ce qu'ils ont appris lors de la pré-formation (...) à la fin ils sont aptes à rentrer dans une entreprise civile, on leur donne un certificat...

Capitaine Novello

 

Le journaliste rappelle que SMA ne doit pas concurrencer les entreprises locales. 

Découverte ensuite du chantier de "la route de l'Est" qui va de Cayenne à Saint-Georges-de-l'Oyapock. Une route pour relier la transamazonienne et désenclaver la Guyane, les difficultés sont telles que les travaux ne progressent que de 6 à 8 kilomètres par an. Les jeunes antillo-guyanais sont encadrés par des appelés du contingent métropolitains titulaires de CAP (certificat d'aptitude professionnelle) civils. 

Regardez ce premier reportage : 

 

Ecole de formation professionnelle du Service Militaire Adapté à Saint-Jean-du-Maroni

Ce reportage fait la présentation détaillée de l'école de formation professionnelle du SMA de Saint-Jean-du-Maroni, située sur le site de l'ancien bagne. Cette école militaire délivre un diplôme civil aux jeunes volontaires. Des cours d'instruction générale leur sont dispensés. Des cours qui précédent les cours en atelier d'une durée de six à sept mois selon les spécialités.

Il y a 11 ateliers en tout. Entre autres : béton armé, peinture, tôlerie, serrurerie. Ces ateliers fonctionnent avec quinze stagiaires. Nous acceptons deux ou trois civils par stage.

Yves Navillot

 

Pour rentrer dans cette école les jeunes antillo-guyanais doivent devancer l'appel et passer un certain nombre de tests, quant aux stages ils sont confiés à de jeunes instructeurs venus de l'Hexagone.

Regardez ce deuxième reportage :