La situation est actuellement tendue à la Réunion. L'île connaît une nouvelle flambée de violence en marge du mouvement des gilets jaunes. Les archives d'Outre-mer vous proposent un rappel des événements de 2012 et 1991, symboles du malaise social des jeunes Réunionnais.
2012, les émeutes contre la vie chère
Le 21 février 2012, une manifestation des routiers contre la hausse des carburants dégénère. Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont lieu au Chaudron et au Port. Tout le département est parcouru par un déchaînement de violence durant six jours. Des poubelles sont brûlées, des voitures renversées, des magasins sont pillés et saccagés dans presque toutes les villes du département. La population dénonce la cherté du coût de la vie. Des négociations aboutissent à un gel ou une baisse de prix sur 40 produits de première nécessité.Regardez le reportage diffusé le 24 février 2012 sur France Ô :
1991, le Chaudron s'embrase
Dans les années 90, la Réunion détient un taux de chômage record. Les minima sociaux concernent 30% des ménages. La population a doublé en trente ans sans que le développement économique suive.Fin février 1991, la saisie des émetteurs de la télévision pirate Free Dom déclenche la colère des habitants. Un mouvement social sans précédent secoue Saint-Denis, la préfecture de l'île. Jour et nuit, des individus affrontent les CRS envoyés en renfort depuis l'hexagone. Plusieurs commerces sont incendiés dans le quartier du Chaudron. La dalle du plafond d'un magasin de bricolage s'effondre sur des pilleurs : huit morts. Une jeune journaliste décède suite à une pierre jetée du haut d'un pont. Le magasin Fo-Yam est complètement détruit, là aussi, il y aurait des corps calcinés sous les décombres. A ce jour, il n'existe aucun bilan définitif des victimes de 1991.
Le rappel des faits dans ce reportage diffusé le 3 mars 1991 dans l’Hebdo de RFO :