Le trafic de cocaïne via les mules, qui transportent la drogue dans leurs bagages ou "in corpore" en avalant des ovules, explose. Les douanes avouent être submergées par l'ampleur du phénomène actuel. Les archives d'Outre-mer ont retrouvé des témoignages de passeurs, victimes de ce trafic.
La cocaine produite en Amérique du Sud est disséminée de multiples façons vers les pays consommateurs. Bien que les mules transportent de petites quantités, ce trafic de fourmis est rentable. Il est facile à mettre en place et permet l'acheminement de cocaïne pure. Depuis longtemps, la Guyane est une région de recrutement pour les trafiquants.
Un parcours type
La mule est choisie selon ses capacités à avaler les boulettes de cocaïne. Certains gobent des morceaux de carottes lors de tests. Chaque ovule pèse de 8 à 10 grammes, un passeur en ingurgite une cinquantaine en moyenne. Sa rémunération est fixée en fonction de la quantité acheminée. Le billet d'avion et les frais annexes sont pris en charge par les commanditaires. Les destinations européennes les plus fréquentes sont Paris ou Amsterdam.Regardez le reportage de Jean-Gilles Assard de RFO Guyane diffusé en mai 2004 :
Un pari risqué
Les douanes savent cibler leurs contrôles et interceptent des passeurs sur chaque vol. Ces derniers risquent en France jusqu'à dix ans de prison ferme. Les peines de prison sont bien lourdes pour des victimes, qui ont cru au mirage de l'argent facile. Elles ont cru pouvoir fuir la pauvreté, le chômage et le desoeuvrement.
Ecoutez le témoignage de Julio, ancien passeur, emprisonné au Surinam. Un reportage de Laurent Pirotte de RFO Guyane diffusé en avril 2005 :