Assemblée générale d’Eramet : pour la SLN, le projet de centrale électrique au gaz a le vent en poupe

Usine de Doniambo. La SLN est leader mondial de la production de ferronickel pour l'inox
L’assemblée générale d’Eramet s’est déroulée dans une ambiance calme et studieuse. Malgré des résultats fortement impactés par la crise du nickel, les actionnaires n’ont pas contesté le plan de soutien à la SLN.
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La SLN, la branche calédonienne d'Eramet nickel, a enregistré un résultat d'exploitation de moins 261 millions d’euros en 2015. Un très fort recul dû à l’effondrement durable des cours mondiaux du nickel. La production métallurgique à l’usine de Doniambo en Nouvelle-Calédonie a atteint 53 000 tonnes. Pour améliorer sa compétitivité, la SLN déploie un nouveau plan de réduction des coûts appelé « plan de progrès continu ». Face aux actionnaires de son groupe réunis à Paris, Patrick Buffet aurait souligné à plusieurs reprises le soutien exemplaire de l’État et tout particulièrement du Premier ministre Manuel Valls au nickel calédonien et à la SLN. Le PDG d’Eramet exclut toute recapitalisation du groupe minier et métallurgique français.
 

Eramet accélère pour la SLN

En réponse aux questions posées par des actionnaires que La1ere a rencontré à la sortie de l'assemblée générale, le PDG d’Eramet aurait indiqué que son groupe s’engageait dans un "renouveau d’étude rapide du dossier de centrale électrique", indispensable à la compétitivité de la SLN et du nickel calédonien. Le dossier devrait être examiné à l’automne, par le Parlement. Il s'agit d'obtenir une garantie de l'Etat pour le financement de la centrale. Cette garantie impose de revoir les aspects techniques du dossier. « Il se passe beaucoup de choses dans le domaine de l’énergie, les données sur les combustibles ont beaucoup varié, sans oublier les décisions de la COP 21 » aurait précisé Patrick Buffet.

L’option charbon semble en retrait face au projet de centrale au gaz qui progresse. Des ressources gazières importantes en Australie et des solutions alternatives de stockage, moins couteuses et moins dangereuses, seraient désormais disponible. Eramet envisage désormais cette solution pour l'usine de Doniambo. Par ailleurs, les contraintes environnementales de la COP 21 conditionnent la garantie de financement apportée par l’État à la SLN. 
 

Le schéma alternatif c'est le gaz

Eramet entend donc travailler "bien, vite et efficacement" sur le dossier de la nouvelle centrale de l’usine de Doniambo. Rien ne semble désormais s’opposer à ce qu’un schéma alternatif de construction et de financement soit examiné. Il ne pèsera pas sur les comptes d’Eramet, comme l'a dit Manuel Valls pendant sa visite de l’usine de Doniambo, le 29 avril dernier.

Pour Eramet, le discours du Premier ministre ouvre des perspectives très intéressantes et claires pour l’ensemble des parties qui reprennent les études sur la centrale électrique. Eramet entend revisiter un certain nombre de paramètres techniques au sein d'un groupe de travail qui associe le député de Nouvelle-Calédonie, Philippe Gomes, administrateur d’Eramet, la direction du groupe et de sa filiale calédonienne SLN, et l’ensemble des agences gouvernementales et environnementales.

« Nous sommes mobilisés pour pouvoir présenter un projet au côté de l’APE (Agence des participations de l’Etat ) dont le rôle est fondamental et j’en profite pour remercier l’Etat et le Premier ministre Manuel Valls très sincèrement », aurait conclu Patrick Buffet. Une première réunion de travail sur la centrale électrique de la SLN aura lieu la semaine prochaine dans les locaux du ministère de l'économie et de l'industrie à Paris.

Un second administrateur calédonien à Eramet

Ferdinand Poaouteta, ancien de la SLN et actuellement conseiller spécial au cabinet de Président de la Province Nord de Nouvelle-Calédonie en charge des questions minières, a été nommé au conseil d’administration d’Eramet. Il siègera aux côté de Philippe Gomes. Proposé par la  STCPI (société territoriale calédonienne de participation industrielle), il a recueilli 99,01 % des suffrages exprimés par les actionnaires du groupe minier et métallurgique français.