L'Assemblée nationale se penche sur la propagation du moustique et des maladies vectorielles

À gauche, la députée Ramlati Ali, rapporteure de la commission d'enquête sur les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques Aedes et des maladies vectorielles.
La commission d'enquête sur les politiques publiques à mener contre la propagation du moustique tigre et des maladies vectorielles a remis son rapport mercredi 29 juillet, après huit mois de travaux. En conclusion, 49 propositions pour endiguer la prolifération de la dengue ou encore du chikungunya.
Les moustiques tigres, vecteurs de maladies comme la dengue, le zika ou encore le chikungunya, sont au cœur des travaux de l'Assemblée nationale. La commission d'enquête sur les politiques publiques à mener contre la propagation du moustique Aedes albopictus, aussi appelé moustique-tigre, et contre les maladies vectorielles, vient de remettre son rapport. 

"Le moustique Aedes et sa prolifération représente un enjeu de santé publique notamment dans les territoires ultramarins, confrontés à des épidémies de plus en plus fréquentes", a expliqué la députée de Mayotte Ramlati Ali, rapporteure de la commission. Alors que Mayotte encaissait durement la crise du coronavirus - dont la propagation n'est, elle, pas liée au moustique -, une épidémie de dengue avec plus de 400 hospitalisations et au moins 16 décès. 
 

Impliquer les communes

Pendant huit mois, la commission s'est penchée sur les moyens alloués à la lutte contre la prolifération de cette espèce invasive, que l'on trouve de plus en plus dans l'Hexagone. En 2019, sur les 96 départements métropolitains, au moins 58 étaient colonisés par le moustique Aedes albopictus, dont la quasi totalité de l'Île-de-France. 

La commission d'enquête estime ainsi dans son rapport que les moustiques tigres pourraient "représenter un risque sanitaire majeur sur l'ensemble du territoire" lors "des prochaines décennies". Au résultat, 46 propositions ont été faites. Parmi ces préconisations, développer l'information aux habitants et assainir l'espace public, comme c'est déjà le cas en Outre-mer où des campagnes de prévention et de destructions des gîtes larvaires sont réalisées régulièrement. Mais la commission propose aussi d'impliquer davantage les communes. 
 

On sait que les maires sont au quotidien à proximité de leurs populations, sont au courant de ce qu'il se passe. Parfois même, ce sont les maires qui signalent aux ARS. Donc, au lieu que les maires soient dans le signalement, il faudrait que ce soit des acteurs.

Ramlati Ali, députée de Mayotte (LREM)

 
En outre, la commission demande de pérénniser les moyens de la recherche. "Aujourd'hui, il ne faut plus être dans la réaction", estime ainsi Ramlati Ali. "On l'a appris avec le Covid". D'ici à ce que soit étudiée la propostion de loi sur la sécurité sanitaire, adoptée en février par le Sénat en première lecture, la commission d'enquête appelle à faire des agences régionales de santé "le chef d'orchestre de la lutte anti-vectorielle". 
 
Reportage de Chloé Borgnon et François Brauge :