Au salon pour l'emploi, les jeunes ultramarins cherchent à rentrer au pays

De nombreux ultramarins sont à la recherche d'un travail pour pouvoir rentrer au pays.
Parmi les 200 employeurs présents au salon Paris pour l'Emploi, une vingtaine de stands sont tenus par acteurs des Outre-mer. Leur objectif : inviter les jeunes ultramarins à revenir travailler dans leurs territoires.

Sur la Place de la Concorde à Paris, un gigantesque chapiteau blanc fait de l'ombre à l'obélisque. Sous la tente, plus de 400 entreprises sont rassemblées à l'occasion du traditionnel salon Paris pour l'Emploi, qui se déroule pour cette édition du 23 au 24 novembre. Cette année encore, les employeurs ultramarins sont au rendez-vous.

Dès l'entrée, la Collectivité Territoriale de Martinique et Pôle Emploi Martinique tiennent un stand pour accueillir les visiteurs en quête de renseignements. " Je suis venue voir le stand de la Martinique, pour savoir s'il y a des dispositifs d'aide pour rentrer au pays", précise Hélène Jean-Louis, une Martiniquaise récemment diplômée en communication, à la recherche de son premier emploi. Au-dessus de sa tête, une télévision diffuse une vidéo faisant la publicité de la Maison du Retour et de la famille. La Collectivité Territoriale de la Martinique profite de ce rendez-vous, où sont attendus 20 000 candidats, pour promouvoir ce nouveau dispositif.

"On a besoin d'eux, insiste Lucien Saliber, président de l'Assemblée de Martinique, qui rappelle la baisse de population conséquente à laquelle fait face l'île. Nous venons expliquer à nos jeunes compatriotes, diplômés ou qui travaillent, l'importance qu'il y a pour nous de les voir revenir travailler chez eux." Prise en charge du billet d'avion retour, aide au déménagement et au logement pendant trois mois sous certains critères, la Collectivité propose divers outils pour inciter les jeunes à réinvestir les emplois en Martinique. 

Mais pour bénéficier de ces aides, il faut avant tout avoir un emploi. Entre les stands, de jeunes ultramarins déambulent leur CV à la main. Chez eux, l'envie de rentrer ne manque pas. "Je viens d'avoir une fille et j'ai envie qu'elle ait une enfance là-bas", confie Kelly Phaeton, qui cherche à revenir vivre en Guadeloupe pour y travailler en tant qu'avocate.

Kelly (à gauche) est à la recherche d'une opportunité en tant qu'avocate pour rentrer en Guadeloupe avec sa fille.

Venue au salon pour rencontrer une avocate dans l'espoir d'une embauche, Kelly a déjà plein de projets en tête. "Je travaille dans le domaine de la propriété intellectuelle, qui est peu connu aux Antilles, précise la trentenaire. J'ai envie de défendre les entrepreneurs, les artistes, c'est un projet qui me tient vraiment à cœur."

La crainte du manque d'emploi

Nouveau projet pour certains, le retour au pays est déjà planifié depuis longtemps pour d'autres. En quête d'un contrat d'alternance dans l'informatique, Kelyan espère trouver une entreprise située dans l'Hexagone, mais qui travaille à distance pour la Martinique. "Je veux aider le pays de loin", sourit le Martiniquais qui prévoit déjà son retour au pays dès la fin de son master. L'étudiant a déposé deux CV, mais n'a pas trouvé le poste de ses rêves. 

Kelyan aimerait décrocher une alternance dans une entreprise informatique qui travaille pour la Martinique, mais depuis l'Hexagone, pour "aider de loin le pays".

Décidée à rentrer, Marika n'a pas encore dégoté le poste qui lui permettrait de retrouver ses proches en Martinique. "Je me suis dit qu'en venant ici, je pourrais discuter avec différents employeurs et qu'ils auraient peut-être des contacts à me donner", se projette l'étudiante fraîchement diplômée d'un master en nutrition. Pour mettre toutes les chances de son côté, Axelle n'hésite pas à élargir ses recherches : "En Martinique, il n'y a pas un aussi large panel d'emploi qu'en France. Je travaille dans la santé, mais j'ai aussi postulé en marketing et en vente."

Le premier frein des Martiniquais pour rentrer au pays est la crainte de ne pas pouvoir trouver de travail.

Anne-Emmanuel Pique, présidente de l'association Alé Viré

Une inquiétude balayée par la sénatrice Catherine Conconne (SER), à l'initiative de cette association : "Vous avez aujourd'hui des entreprises qui peinent à recruter, il y a plein de métiers qui nous manquent à la Martinique. Plus on va inciter la population à revenir, plus il y aura besoin de main d'œuvre." Depuis 2020, l'association basée en Martinique a accompagné 300 familles dans leur retour au pays.