Au village de la Route du Rhum, derniers réglages pour la route des Terre-Neuvas depuis Saint-Pierre et Miquelon

Quel meilleur endroit que la Route du Rhum pour peaufiner l'organisation d'une course au large ? Philippe Paturel, président de l'association Route Saint-Pierre et Miquelon, l'a bien compris et a profité de la 12e édition de la transatlantique pour venir faire les derniers préparatifs de la Route des Terre-Neuvas.

Six Multi50 au départ

Cette course, réservée aux Ocean Fifty, des trimarans de 50 pieds, partira en juillet 2023 de l'archipel en direction de Saint-Brieuc, à quelques kilomètres de Saint-Malo. "On a pu finaliser un certain nombre de points et avoir une réponse ferme de la classe Ocean Fifty sur qui viendra l'an prochain", explique Philippe Paturel. Au départ, donc, les bateaux de la classe Ocean Fifty actuellement en lice sur la Route du Rhum. La grande majorité des skippers engagés, comme le Guadeloupéen Thibaut Vauchel-Camus, ont même déjà confirmé leur participation, et deux nouveaux bateaux sont en construction pour s'ajouter à la flotte. 

"Je crois que tout le monde est ravi", se réjouit Philippe Paturel. "Ils trouvent que c'est une très belle aventure et venir découvrir l'archipel, ça les rend enthousiastes". Car au-delà d'être une simple course au large, la Route des Terre-Neuvas sera l'occasion de faire rayonner l'archipel et de raconter l'histoire de ses liens forts avec la Bretagne. 

On s'est donnés les moyens d'avoir une belle couverture au-delà de l'aspect sportif de l'épreuve, avec un certain nombre de répercussions sur notre archipel et la Bretagne. 

Philippe Paturel

Des courses avec le Québec 

Avant le départ, dix jours d'animations sont prévus à Saint-Pierre comme à Miquelon-Langlade, avec au moins deux courses in shore entre les deux communes. L'organisateur confirme ce 31 octobre "la possibilité de faire monter à bord des bateaux au moins trois personnes pour chacune des courses" afin de faire découvrir "aux néophytes ou non, les joies du multicoques". Un rendez-vous d'envergure pour rencontrer ces machines de 50 pieds, capables de monter à 30 voire 40 nœuds de vitesse entre les mains de grands noms de la voile. Les bateaux auront jusqu'au 30 juin 2023 pour venir s'amarrer à Saint-Pierre et Miquelon, avant le départ prévu le 8 juillet.

Et ce ne sera pas le seul projet ramené dans la besace de Philippe Paturel, puisqu'il a pu profiter de son déplacement à la Route du Rhum pour échanger avec les organisateurs de la transat Québec et Saint-Malo. Les bateaux engagés dans la course seront invités à s'arrêter à Saint-Pierre et Miquelon pour participer une course vers la province canadienne avant le départ. "Ce qui nous permettrait d'organiser avec nos amis québécois d'autres courses dans l'autre sens, entre Québec et Saint-Pierre, probablement en complémentarité ou peut-être même en replacement, malheureusement, de notre route Halifax-Saint-Pierre", précise l'organisateur. 

"La route des acras"

L'association ne manque pas d'idées pour faire rayonner l'archipel et a aussi profité de son passage sur la Route du Rhum pour avancer sur un nouveau projet, en réflexion depuis un an et demi. L'idée est de proposer une course qui permettrait aux bateaux arrivés dans les Antilles après la transat Jacques Vabre de remonter vers Québec avant le départ de la traversée vers Saint-Malo.

Une "route des acras" en référence à la morue qui lie la cuisine caribéenne à l'archipel, qui partirait de Saint-Barthélemy vers Saint-Pierre et Miquelon, puis vers Québec, avant de voguer vers Saint-Malo. "Les coureurs sont contents que l'on propose des solutions novatrices et peu coûteuses pour les équipages, qui doivent de toute façon se rendre sur les ports de départ", assure Philippe Paturel. Une grande boucle à travers l'Atlantique, et un nouveau coup de projecteur sur le terrain de jeu nautique que représente Saint-Pierre et Miquelon.