Les objectifs mis en avant dans le rapport par les deux députés ultramarins sont clairs : dresser un état des lieux de la dépendance des territoires ultramarins en matière énergétique, analyser les causes, mais aussi proposer des pistes de réflexion pour essayer d'affaiblir cette dépendance.
Pour le président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée Nationale, le Guyanais Davy Rimane, "ce n'est pas simple". Avec son collègue Jean-Hugues Ratenon, ils ont formulé 18 préconisations lors de la restitution de la mission d'information mercredi 19 juillet à l'Assemblée nationale. Parmi elles, la création de centres de recyclages pour les batteries et panneaux solaires usagés, la favorisation de "transports doux", une garantie des ressources pour les collectivités qui ne percevraient plus de taxes liées au pétrole ou encore l'abandon progressif des hydrocarbures.
La voiture électrique sur les territoires ultramarins
Alors que la problématique se dénoue en Europe occidentale où la fin des moteurs thermiques semble inévitable, le député Davy Rimane clame que "se déplacer en électrique, c'est une très bonne 'fausse idée' pour nos territoires". Le Guyanais ajoute que la "batterie dans sa fabrication n'a rien de renouvelable" car il résulte en effet d'une fabrication chimique dont les composants principaux proviennent de terres rares.
Au-delà des batteries, les députés se questionnent sur la fin de vie des voitures en Outre-mer où "les véhicules usagés ne pourront pas repartir" par manque d'infrastructures et de moyens capables de recycler les véhicules, comme en Europe occidentale.
Les énergies renouvelables au cœur des problématiques ultramarines
En matière d'énergies renouvelables, le député Davy Rimane précise l'importance qu'il y a à bien différencier l'énergie de ses outils d'utilisation.
Ce n’est pas l’énergie produite qui est renouvelable, mais bel et bien la matière première que l’on va utiliser, qui va nous permettre d’utiliser cette énergie.
Davy Rimane, député de la Guyane
Une autonomie "possible" selon lui mais plus compliquée à appliquer pour les déplacements.
L'hydrogène pour les transports ?
La solution pour les députés serait la suivante : "l'hydrogène pour les transports en commun". Pour eux, en fonction de l'évolution des technologies, il serait possible d'injecter directement de l'hydrogène dans les moteurs thermiques. Ils entendent bien continuer à pousser les énergies solaires, éoliennes et hydrauliques, déjà présentes sur les territoires ultramarins.
Les déchets, un problème qui perdure
Que cela soit pour les batteries de voitures, les grosses infrastructures ou encore pour les panneaux solaires, le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon souhaite insister sur le recyclage de ces outils à premières vues écologiques. Il entend pousser les autorités à créer des centres de recyclage, même s'il reconnait que cela peut paraitre "utopique" sachant le marché "restreint".
Pour les deux rapporteurs, le problème principal viendrait de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.
La lutte contre le dérèglement climatique nous impose de rechercher une autonomie énergétique ou moins de dépendance basée sur des sources d’énergie décarbonées.
Davy Rimane et Jean-Hugues Ratenon
Néanmoins, les députés Nupes se veulent optimistes : "Il ne faut pas désespérer" insiste l'un d'entre eux. Chaque énergie est exploitée et maitrisée dans les territoires ultramarins. "Nous avont tout", insiste le président de la délégation à l'Assemblée Nationale. Entre l'hydroélectricité, la biomasse solide ou liquide, le solaire, l'éolien, la géothermie ou l'énergie marine, les Outre-mer ont de quoi se projeter dans une vision énergétique respectueuse de l'environnement et décarbonée.