Pratiques anticoncurrentielles
Des rapporteurs s'étaient notamment rendus à La Réunion début novembre, suite aux inquiétudes soulevées par la population, les élus et les acteurs économiques locaux après que le Groupe Bernard Hayot a annoncé son intention de racheter Vindémia.En octobre 2019, l'Autorité de la concurrence avait sanctionné trois entreprises et leurs grossistes-importateurs pour avoir mis en place des accords exclusifs d'importation aux Antilles, en Guyane et à La Réunion. Par ce procédé, les détaillants étaient obligés de passer par eux pour se procurer les produits qu'ils importaient, car ces accords empêchaient toute concurrence. De ce fait, les coûts d'importation étaient plus élevés, ce qui avait des conséquences directes sur les prix des produits, qui augmentaient.
Vie chère
Pour cette nouvelle année, l'autorité restera par ailleurs "mobilisée" sur le sujet de la vie chère en Outre-mer et "sur les réformes qui peuvent animer la concurrence et faire bénéficier le consommateur ultra-marin de produits de meilleure qualité à meilleur prix, dans la ligne de l'avis sur l'Outre-mer qu'elle a rendu au gouvernement en juillet 2019".Saisie l'été dernier par le gouvernement sur la question de la cherté de la vie en Outre-mer, l'Autorité de la concurrence avait constaté que les prix à la consommation y étaient en moyenne de 12% plus élevés que dans l'Hexagone et même supérieurs de 19% (Mayotte) à 38% (Martinique) pour les seuls produits alimentaires.
Vente en ligne
Par ailleurs, après une phase de consultation publique approfondie menée à l'automne 2019, l'Autorité adoptera de nouvelles "lignes directrices" en matière de contrôle des concentrations "au début de l'année 2020", ajoute-t-elle. Elle intégrera dans ce document "les évolutions de sa pratique liées à la numérisation de l'économie, par exemple pour l'évaluation de la pression concurrentielle exercée par les sites de vente en ligne", souligne-t-elle.
Enfin, l'Autorité continuera de mettre le numérique au premier rang de ses priorités en 2020, avec la création d'un "service de l'économie numérique". Il évaluera les mutations économiques engendrées par la révolution numérique (dans le secteur de la distribution notamment), ainsi que la prévention, voire la sanction, de nouvelles formes d'ententes ou d'abus de position dominante.