Aux Metropolitans 92, le basketteur guyanais Steeve Ho You Fat fait autant le buzz que Wembanyama

Le basketteur guyanais Steeve Ho You Fat sous le maillot des Metropolitans 92.
Enfin presque. Il a suffi d'un match de gala à Las Vegas en octobre dernier. Le phénomène Wembanyama fascinait les foules. Tandis que Steeve Ho You Fat subjuguait les Américains à cause… de son nom. À 34 ans, le basketteur guyanais change de dimension. L'heure de la retraite est repoussée.

Quinze ans de carrière. Déjà. Une formation prestigieuse à Cholet. Un rôle majeur dans tous les clubs qu'il a connus par la suite. Et peut-être l'apothéose en 2021 lorsque Vincent Collet, l'entraîneur des Bleus et de Boulogne-Levallois lui propose de relever le défi francilien. "Il y avait une très grosse équipe. Quelle saison extraordinaire ! Nous avons également disputé une Coupe d'Europe. Je regrette juste que nous n'ayons pas gagné un titre. L'équipe le méritait."

Steeve signe alors un contrat de deux ans. Les saisons se suivent. Sans se ressembler. En 2022, un extra-terrestre de 18 ans intègre l'équipe. L'expérimenté Guyanais se transforme en remplaçant de luxe. "Les dirigeants m'avaient prévenu que l'équipe allait tourner autour de Victor Wembanyama. Ils m'ont autorisé à partir si je le souhaitais. J'ai décidé de rester." Temps de jeu anecdotique, mais durant un match de gala à Las Vegas en octobre, Steeve Ho You Fat interpelle l'Amérique sur son seul nom. Et comme là-bas, le business est partout… "J'ai dû déposer mon nom !" C'est officiel : Ho You Fat devient une marque.

La folie Wembanyama

À moyen terme, l'avenir des Metropolitans 92 se révèle incertain. Le divorce entre Boulogne et Levallois est prononcé. Et le futur club ne sait pas encore où il jouera la saison prochaine. En dépit de ces prévisions météo alarmistes, un grand soleil brille actuellement au-dessus de l'équipe. Tout cela grâce à Victor Wembanyama. 18 ans. 2 mètres 21. Un ailier fort. Vraiment fort, selon Steeve : "Je n'ai jamais vu ça. En général, les grands comme lui, sont efficaces dans la raquette et sous le panier. Alors que lui s'exprime partout ! Sans compter sa maturité et son humilité. Et il bosse énormément."

En Pro-A et en Pro-B, Steeve Ho You Fat a appris à connaître chaque public. De chacune des villes. Et devant le phénomène Wembanyama, les réactions sont justes… identiques. "C'est devenu l'enfant du pays. Où que nous soyons, lors de la présentation de l'équipe, il est toujours acclamé telle une rockstar !" Une rockstar qui joue maintenant à guichets fermés. Forcément. "Depuis le voyage à Vegas, tous nos matchs à domicile affichent complet. J'ai même du mal à faire venir ma famille !"

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La conquête de l'Amérique

En octobre dernier, Steeve était à Las Vegas pour jouer. Quoi de plus normal dans le paradis des casinos. Sauf qu'il jouait… au basket avec les Metropolitans dans le cadre d'une tournée exhibition. Les recruteurs NBA ont apprécié les gestes parfaits de Wembanyama. Et les commentateurs sportifs ont beaucoup parlé du nom de famille de Steeve Ho You Fat. "Mon nom est chinois. Chez les Américains, ça peut se traduire par : P…, t'es gros ! Ils trouvent délirant de porter un nom pareil. Les réseaux sociaux ont enchaîné. Une vraie tornade virale." Le Guyanais devient célèbre. "Alors que mon compte Instagram atteignait péniblement les 1 200 abonnés, j'ai dépassé les 38 000 en quelques heures."

Cette mini-tournée américaine fut une vraie réussite pour Boulogne-Levallois. "À Vegas, Victor a fait du Victor et pas mal de médias déliraient sur Ho You Fat. Le club a eu une visibilité de folie." Un club satisfait. Un peu dépassé également. "Beaucoup d'Américains ont commandé le maillot du club floqué Ho You Fat. Les Metropolitans se sont retrouvés en rupture de stock." Comme la demande restait forte, Steeve a eu l'idée de commercialiser… son nom. "J'ai commencé par le déposer. Les Américains me l'ont conseillé. Puis avec un copain, nous avons conçu un maillot de basket life style. Avec bien évidemment Ho You Fat en gros. Nous en avons déjà vendu une centaine en une seule semaine !"

Ho you great !


L'aventure peut continuer

Au moment de rejoindre Boulogne-Levallois, Steeve Ho You Fat pensait que sa fin de carrière approchait. Il se voyait gentiment rentrer aux vestiaires en juin 2023. Mais ça, c'était avant. "Boulogne-Levallois m'a redonné l'envie de m'éclater. J'ai eu la chance de travailler avec Vincent Collet. Il m'a permis d'élever mon niveau." Steeve est un joueur avec un vécu. Un nom aussi. Désormais connu outre-Atlantique. Au point que… "Certains businessmen m'ont conseillé d'aller tenter ma chance en G League, l'antichambre de la NBA. Ce serait assez fou quand même. À 34 ans..."

Car durant sa belle et déjà longue carrière, le Guyanais n'aura jamais évolué à l'étranger. "Je pense que ma génération était peut-être un peu frileuse par rapport à ça." Aucun regret cependant. "Ma carrière ? C'était cool. Top. Vraiment. Jamais de chômage. J'ai évolué dans plusieurs clubs. Peut-être aurais-je aimé m'installer un peu dans l'un d'eux ? Faire partie de son histoire ? Oui, sûrement. Mais à part ça, que du bonheur !" Et ce n'est pas fini. Ho You Fat, le joueur trentenaire et la toute jeune marque du même nom demeurent aujourd'hui très "bankable" comme ils disent chez l'Oncle Sam.

Autoportrait du basketteur guyanais Steeve Ho You Fat.