Le confinement ne change rien aux ambitions d'Axelle Etienne, championne guadeloupéenne de BMX

Selfie d'Axelle Etienne
Elle a fêté ses 22 ans, le 26 mars dernier… en plein confinement. Axelle Etienne, prodige de l’équipe de France de BMX garde néanmoins le sourire. Le rêve olympique de la Guadeloupéenne est intact.
Son sourire ne la quitte jamais. Jusque dans sa voix. Au téléphone, Axelle Etienne confinée chez ses parents en région parisienne, affiche une bonne humeur communicative. Le Covid-19 ? Oui, le combat sera long pour en venir à bout mais elle fait confiance à nos équipes médicales. Le confinement ? Dur au début. Évidemment. Puis très vite, Axelle l’optimiste a pris le dessus :

Mes parents ont la chance d’avoir un jardin. La sensation d’enfermement est moindre. J’ai aussi mon home-trainer qui me permet de faire tourner les jambes. Enfin je suis un programme d’entraînement. Essentiellement du renforcement musculaire. Je ne peux évidemment pas bosser ma technique mais je ne me plains pas.


La Guadeloupéenne s’adapte en cultivant sa "positive attitude". La maison de ses parents ne disposent pas d’appareils de musculation ? Pas grave. Axelle Etienne les a commandés sur Internet. Les livraisons arrivent petit à petit. Comme les progrès : "C’est assez fou," nous confirme-t-elle. "On pourrait croire que le confinement va vous faire régresser physiquement mais chez moi, c’est l’inverse. Je m’entraîne deux heures par jour et je sens des progrès au niveau musculaire !"
 
Axelle Etienne à l'entraînement
 

Les JO de Tokyo 2020… finalement en 2021 !


Axelle Etienne aurait dû disputer ses premiers Jeux Olympiques en 2016 à Rio. Les spécialistes lui prédisait déjà une médaille. Une fracture de la cheville brisera ce rêve. La Guadeloupéenne ne sera que remplaçante au Brésil. Le temps de se soigner et de se relancer pour la prochaine échéance olympique : Tokyo 2020 finalement reporté d’un an. Une fois encore, la BMXeuse a pris les choses avec philosophie :

La déception a été chez moi de courte durée. Le soulagement a vite dominé. Vous imaginez un peu si ces Jeux au Japon avaient eu lieu, coûte que coûte et sans que l’on puisse les préparer dans des conditions normales ? Non, c’est bien mieux comme ça.


Bien se préparer. Voilà le plus important. Surtout qu’Axelle a pu tester la piste de Tokyo en octobre 2019 : "Je peux vous dire qu’elle est très, très longue. Bien plus que les autres. En général, les parcours nous demandent une trentaine de secondes d’effort. Là, il faudra compter cinquante secondes au total. Pour des sprinteurs comme nous, ça change beaucoup de choses." Reste aussi à se qualifier. Le circuit de Coupe du Monde - suspendu pour le moment - est là pour ça. Côté françaises, deux tickets olympiques seront disponibles. Deux tickets pour trois postulantes (dont Axelle bien sûr).
 
Axelle Etienne
 

Un vrai CV de championne


Si le sourire ne quitte jamais Axelle Etienne, la motivation et la persévérance sont également des alliés précieux. La Guadeloupéenne pratique le BMX depuis l’âge de huit ans. La faute à son grand frère qui lui a transmis la passion. Et grâce à ses parents qui l’ont toujours soutenue et accompagnée lors des différentes compétitions aux quatre coins du pays. Le BMX exige un petit vélo et trois grandes qualités selon la championne de France 2017 :
 

Avant toute chose, il faut avoir un gros mental. Si vous ne l’avez pas, j’ai envie de dire que ce n’est pas la peine d’insister. Ensuite, il faut disposer d’une bonne technique de départ. Être explosive. Le départ, c’est 80 % de la réussite. Enfin, vous devez être forte sur le plan tactique. Nos courses sont très rapides et la moindre erreur de positionnement est souvent fatale.


Souriante. Motivée. Et grosse bosseuse. Avec un planning d’entraînement désormais allégé, Axelle Etienne ne bulle pas. Au contraire. Elle en profite pour se plonger à fond dans ses études de kinésithérapie : "Je voulais un métier qui aide les gens. Et comme j’ai déjà eu pas mal de blessures, je pense comprendre encore mieux les sensations des patients."
BMXeuse (ne dites plus bicrosseuse car il paraît que c’est dépassé !), future kiné et heureuse d’être là. Voilà l’idée du bonheur selon la Guadeloupéenne. Son petit vélo, elle ne l’a pas dans la tête mais juste dans le coeur.