Rudy Gobert l’homme de l’arrêt et de la reprise.
Rudy Gobert ou « Gobzilla » un de ses surnoms, avait malgré lui provoqué l’arrêt de la NBA le 11 mars dernier, après avoir été le premier basketteur de la ligue américaine, testé positif au Covid-19.Au début de la crise sanitaire, Rudy Gobert était devenu le bouc-émissaire de la crise. Les chaînes d'infos en continu ont diffusé en boucle des images de lui touchant des micros en conférence de presse, quarante-huit heures avant qu'il soit testé positif au Covid-19.
Cet épisode a entraîné une polémique autour du basketteur guadeloupéen. Il s'est depuis justifié en expliquant qu'il souhaitait à ce moment là, faire redescendre la psychose autour du Covid-19.So...here is Rudy touching all the mics following Mondays shoot around that has some people concerned... #TakeNote #utahjazz #CoronaVirus pic.twitter.com/dr4auECTr4
— Dave Fox (@Davefox2) March 12, 2020
Pour le pivot des Jazz, cette période a été difficile car il a du s'isoler de sa famille et à même reçu des menaces de mort.
Dans une interview au journal Le Monde, le Guadeloupéen Rudy Gobert expliquait que malgré l’absence des supporters en tribune, le terrain sera entouré d’écrans. Les joueurs pourront communier avec leurs supporters en visio-conférence.
Des conditions sanitaires strictes
En raison de l’épidémie Covid-19, tous les matchs se disputeront à huit clos, dans l’enceinte du Disney Word d’Orlando, en Floride.Seuls, vingts-deux des trentes franchises de NBA et leur staff vivent actuellement dans la "bulle" du Disney Word. Ils s'y entraînent et s'affronteront durant deux semaines. Au total 88 matchs doivent se disputer. Soit une moyenne de deux à trois matchs par jour.
La particularité de cette reprise est également politique. Dans une ligue où près de 80% des joueurs sont noirs, la NBA a mis en place des mesures pour renforcer son engagement contre le racisme et les violences policières
Une reprise également politique
La NBA en accord avec les syndicats, a autorisé une liste de trente slogans que pourront porter les basketteurs sur leur maillot durant les rencontres tels que Black Lives Matter, I Can’t Breathe (Je ne peux pas respirer), Justice, Peace (paix), Equality (égalité), Freedom (liberté) ou Anti-Racist (anti-raciste).Pour le match d’ouverture, le Guadeloupéen Rudy Gobert portera le slogan « equality » égalité en français.
Ces décisions de la NBA s’inscrivent dans le contexte du mouvement Black Lives Matter (les vies noires comptent). Mouvement revenu sur le devant de la scène après la mort de George Floyd, noir américain tué lors de son interpellation par la police de Minneapolis, le 25 mai dernier.
Parmi les autres mesures prises par la NBA, le slogan Black Lives Matter sera inscrit sur le parquet des terrains où se dérouleront les rencontres.
Si le Guadeloupéen Rudy Gobert témoignera de son engagement par le port d’un maillot floqué, comment ne pas repenser au tout premier joueur français à avoir jouer en NBA, le Guyanais Tarik Abdul Wahad.
La question du racisme déjà prégniante dans les années 2000
23 ans plus tôt. Le Guyanais Olivier Saint-Jean, devenu Tarik Abdul-Wahad après sa conversion à l'islam en 1996, devient le premier joueur français à évoluer en NBA.
C'est à l'âge de 19 ans qu'il s'exile aux Etats-Unis pour se former au basket. Dans les années 2000, il marque l'actualité en critiquant un "racisme anti-noir dans le basket français". Sa carrière en NBA durera six ans où il connaîtra entre 1997 et 2003. Il connaîtra trois clubs : Sacramento, Denver et Dallas.
Regarder ce reportage de Mohamed Errami et Bruno Roux :