Biodiversité : 84% des espèces endémiques décrites se trouvent Outre-mer (INPN)

Le Museum national d’histoire naturelle affiche dans son Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) 182 854 espèces fin 2018. Chaque année, la connaissance progresse Outre-mer qui était jusqu’alors le parent pauvre en matière de connaissance de sa biodiversité.
 
A chaque colloque sur la biodiversité, on entend souvent ce nombre : "80% de la biodiversité se trouve en France". Ce dernier recensement opéré par le Museum national d’Histoire naturelle en 2018, confirme une fois de plus que cette biodiversité est exceptionnelle.
 

Connaissance en progression

Au total, 182 854 espèces de faune, de flore, de fonges (champignons, moisissures, levures) et de bactéries terrestres et marines sont recensées dans la dernière version de TAXREF (référentiel taxonomique national) en France dont 88 358 en Outre-mer.
 

Responsabilité

Sur la totalité des espèces recensées en 2018, 19 424 espèces sont endémiques de France c’est-à-dire qu’on ne les trouve que là. "La France est donc la seule responsable de leur conservation", souligne le Muséum national d’Histoire naturelle dans un communiqué.
 

Endémisme exceptionnel

Parmi ces espèces endémiques, 16 264 se trouvent en Outre-mer, soit 84% de l’endémisme français recensé. Ce nombre est énorme et montre à quel point la question de la préservation de la biodiversité Outre-mer est importante.

Le taux d’endémisme exceptionnel Outre-mer s’explique du fait de l’isolement des îles. La Nouvelle-Calédonie possède un taux d’endémisme explosif"

-Pascal Dupont, responsable de l’équipe connaissance espèces UMS Patrinat (MNHN, AFD et CNRS)


"La Guyane française fait partie du plateau des Guyane, une zone refuge pendant la dernière période glaciaire entre 120 000 et 12 000 avant Jésus-Christ. Des espèces sont apparues dans cette zone que l’on ne trouve que là", ajoute-t-il


Etude et exploration

Dans son dernier recensement TAXREF présente de nouvelles espèces en particulier Outre-mer. Il s’agit d’espèces observées sur place, lors des expéditions naturalistes ou bien d’espèces découvertes grâce à l’étude de la littérature scientifique ancienne.


Orchidées et cigale

Trois nouvelles orchidées de Guyane font ainsi leur entrée (genre Epidendrum), 70 coléoptéres staphyllins de Nouvelle-Calédonie ont pu être retrouvés grâce à une publication de 1971 et une nouvelle espèce de cigale (Rouxalna Scabens) a été découverte et décrite lors d’une expédition sur le caillou.
 
Cigale de Nouvelle-Calédonie et orchidées de Guyane


Science participative

Les scientifiques font de plus en plus appel à la science participative. L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a ainsi lancé une application en 2016 baptisée INPN Espèces.

Depuis cette année, cette application invite le public à participer à l’amélioration des connaissances sur les espèces en envoyant des photos accompagnées de précisions (date, lieu, groupe observé). Plus de 6000 observations ont ainsi été effectué, mais très peu Outre-mer. Pour en savoir plus sur cette application, regardez ci-dessous la vidéo.