"Blackface" de supporters en marge d'un match de basket : "inacceptable", juge le président de la Ligue

Alain Béral, président de la Ligue de basket
Trois supporters du Portel, un club des Hauts-de-France, se sont peint le visage en noir pour assister au match de leur équipe contre Roanne samedi 4 mars. La commission de discipline de la Ligue de basket sera probablement saisie, précise le président de l'instance.

Le président de la Ligue nationale de basket (LNB), Alain Béral, a qualifié lundi "d'inacceptable" la présence dans les tribunes du match Le Portel-Roanne, samedi 4 mars, de trois supporters la peau peinte en noir. 

Tout de suite après la rencontre, l'intérieur roannais Yannis Morin, d'origine martiniquaise, s'était indigné sur Twitter : "J’ai eu le malheur de voir trois hommes en bord de terrain, peinture noire, rouge à lèvres rouge, perruques cheveux crépus, habits traditionnels antillaisÀ quel moment en 2023 peut-on tolérer ce type de déguisement ?"

"Il est clair que la Ligue nationale de basket n'acceptera jamais dans ses arénas des actes racistes ou des invectives", a déclaré Alain Béral sur franceinfo. "Quelle que soit la réponse (du club), c'est quelque chose d'inacceptable", a-t-il poursuivi.

La commission de discipline probablement saisie

Le Portel s'est défendu dimanche dans un communiqué en rappelant que cette rencontre était son "traditionnel et festif match de Carnaval" et que les trois supporters avaient "souhaité faire un clin d'oeil à l'ancien assistant coach Jacky Périgois", parti vivre en Martinique.

"Cela a malheureusement été mal interprété et bien loin de nous et de nos supporters l'idée d'imaginer que ce costume et ce maquillage puissent être pris comme un geste envers la communauté antillaise", a encore déclaré le club nordiste. Le président du club, Yann Rivoal, s'est dit lundi "bouleversé par l'ampleur" prise par l'affaire. "On n'a jamais voulu offenser qui que ce soit", a-t-il expliqué. "Il faut savoir un petit peu pratiquer la dérision. J'assume la tradition carnaval." "Il n'y a aucune intention mal placée dans ce déguisement, on est vraiment désolés que cela ait pu heurter", a de son côté dit Vincent Coppin, trésorier de la principale association de supporters du club, expliquant que cela faisait partie des "traditions locales".

Mais, selon Alain Béral, cette pratique du "blackface" est "un acte considéré comme profondément raciste depuis le XIXe siècle". "Deux solutions apparaissent (à la suite de cet événement): expliquer et sanctionner", a-t-il ajouté.

"Le comité directeur va probablement saisir la commission de discipline de la Ligue en début de semaine, cette commission va entendre les parties et probablement prendre une décision de sanction contre cette action", a précisé le dirigeant.

Insulte raciste le mois dernier

Une affaire de racisme a récemment secoué le basket français. En janvier, Loïc Akono, un joueur de Metz (Nationale 2, 4e division), a été victime d'une injure raciste durant un match à Charleville-Mezières (nord-est). Il avait quitté le terrain après qu'un spectateur eut crié à son attention "Relève-toi bonobo" (un singe de la famille des chimpanzés, NDLR).

Akono et le club de Metz ont déposé trois plaintes contre X et l'auteur présumé, un septuagénaire, qui a reconnu l'usage de ce terme, sera jugé en juillet, notamment pour "injure publique en raison de l'origine, de l'ethnie, la nation, la race ou la religion".