La Bourse de Paris renoue avec la Nouvelle-Calédonie, Eramet et le nickel brillent

"Chips" de ferronickel calédonien SLN 25 [Eramet] pour l'acier inoxydable
A quelques heures de l'arrivée en Nouvelle-Calédonie du Président de la République, la bourse de Paris salue les résultats et les perspectives du groupe industriel et minier français présent sur le Territoire. Eramet progresse de 7 % et sa filiale SLN (Société Le Nickel) en profite.
Le producteur français de métaux de base, Eramet est l’outsider des géants miniers anglo-australiens (BHP Billiton, Rio Tinto), anglo-suisse (Glencore) et canado-brésilien (Vale). À l’offensive dans les métaux de la transition énergétique, Eramet veut  aussi assurer et surtout pérenniser la rentabilité de sa branche nickel en Nouvelle-Calédonie.

Eramet retrouve son rang 

Signe de la confiance retrouvée des investisseurs, Eramet bénéficie d’un véritable regain d’intérêt. Le titre boursier du producteur de nickel en Nouvelle-Calédonie (SLN) a bondi de 48 % depuis le mois de janvier. En bourse, la fortune retrouvée du groupe métallurgique et minier dirigé par Christel Bories s’explique aussi par la disparition des « peurs » sur la branche nickel.
Le redressement de l’activité de la filiale calédonienne SLN ( Société Le Nickel ) s’avère convainquant, malgré la concurrence redoutable des producteurs à bas coûts, en Indonésie et aux Philippines. La preuve, lors des assemblées générales du groupe Eramet, les questions des analystes parisiens concernant la branche nickel en Nouvelle-Calédonie sont devenues moins nombreuses et surtout moins agressives. L’explication est assez simple, les coûts de production au comptant de la Société Le Nickel ont été abaissés, de 6 dollars la livre en 2015 à 4,76 dollars fin 2017. Même si c’est encore insuffisant par rapport à la moyenne des prix du nickel qui ont atteint 4,73 dollars la livre en 2017, la SLN est en voie de redressement et en passe de gagner la bataille de la compétitivité. Une bataille continuelle et qui mobilise toutes les énergies des métallurgistes et mineurs calédoniens, mais aussi des équipes du siège d’Eramet à Paris. Une bataille qui devrait permettre à la SLN de consolider sa place de premier producteur mondial de ferronickel. Les analystes sont rassurés...

La bonne fortune du nickel

La Chine domine le marché des métaux industriels, le cobalt est de plus en plus cher, le nickel apparaît aujourd’hui comme une alternative et notamment dans les composants des batteries des véhicules électriques. La baisse des stocks mondiaux de nickel s’accentue. Signe de l’intérêt et de la demande pour le marché de la transition énergétique, les entrepôts mondiaux contrôlés par la bourse des métaux de Londres frôlent désormais le seuil des 300.000 tonnes de nickel. Soit 100.000 tonnes de moins sur un an. Et la production mondiale de nickel pourrait être en déficit fin 2018 selon les experts de l'INSG.

Shanghai juste après Londres

Autre indice, les échanges électroniques portant sur le nickel ont retrouvé, mardi, les niveaux du 23 avril, cette fois sur la bourse des métaux de Shanghai (SHFE). 628.000 contrats portant sur le nickel ont été échangés. « Le nickel brille et présente toujours la plus forte demande du secteur des métaux » souligne le négociant londonien Marex Spectron. C’est de bon augure pour la Nouvelle-Calédonie et pour ses trois usines de nickel. « La Nouvelle-Calédonie est un producteur fiable et prévisible, la qualité du nickel calédonien est sans doute la meilleure au monde, voilà l’opinion qui domine à la City de Londres » conclut Boris Mikanikrezai, stratège français du nickel et analyste au Metal Bulletin. 

Eramet flambait de 7% mercredi (+6,7% à 153,8 euros à 15 heures), le groupe minier profite de la nette hausse des cours du nickel (+1,38% à 13.975 dollars la tonne). A Londres, la compagnie minière de négoce Glencore, présente en Nouvelle-Calédonie (KNS), grimpe de +3,29%. Le secteur des métaux de base dans son ensemble est bien orienté, l'indice STOXX Europe 600 des ressources de base progresse de +2,60%.