Brésil, évacuations de populations : un nouveau barrage minier de Vale menace de rompre

Un bateau navigue sur la rivière Paraopeba, à Juatuba, dans l'État du Minas Gerais, au Brésil, le 18 mars 2019, près d'une membrane de rétention installée pour tenter de retenir la boue, après l'effondrement d'un barrage dans une mine de minerai appartenant au géant brésilien société minière Vale dans la localité proche de Brumadinho.
Au Brésil, le barrage d'une ancienne mine de fer de la multinationale Vale menace de rompre à cause des glissements de terrain dans un bassin de rétention.
Il est situé près de la ville de Barao de Cocais. L'évacuation des habitants a déjà commencé. Une évacuation en urgence car un barrage semblable a cédé dans le même Etat du sud-est du pays, le Minas Gerais, en janvier dernier. Près de 250 personnes avaient trouvé la mort.

Un paysage magnifique au cœur d'un grand Etat minier du Brésil, le Minas Gerais. Paulo de Morais a dû quitter ce cadre de vie.
Car à quelques dizaines de km de là, le barrage de l'ancienne mine Gongo Soco, du groupe Vale, risque de rompre.
Un vrai déchirement.
 

J'habite là depuis 22 ans. 
J'ai construit ma maison, mes enfants y sont nés. 
Et puis d'un coup, dans l'espace de cinq minutes, Vale a tout détruit. 
On a été expulsé de nos maisons.
Paulo de Morais, habitant de Barao de Cocais

 

Nombreuses expulsions forcées

On en est déjà à plus de 450 expulsions forcées. Cela risque de n'être qu'un début s'il se confirme que les glissements de terrain dans l'ancienne mine vont provoquer l'effondrement du barrage. Paulo, lui, a été relogé provisoirement dans une petite maison.
Mais elle n'est peut-être pas encore assez loin du barrage.
 

Si Vale vient ici et me dit que je dois partir encore une fois de ces terres, je ne sais pas si je le supporterai. Est-ce que Vale a une conscience ?  Comment peuvent-ils dormir tranquillement la nuit ? Est-ce l'argent qui achète tout ça ? Paulo de Morais, habitant de Barao de Cocais

 

Le souvenir de la rupture du barrage de Brumadinho

Les craintes sont réelles à cause de l’expérience récente. .A 40 kilomètres de là, à Brumadinho, un autre barrage minier, là encore du groupe Vale,  a cédé le 25 janvier dernier. Une tragédie humaine et écologique. Au moins 237 personnes ont perdu la vie sous l’immensee flot de boue relâché. 33 autres restent portées disparues. Vale a débloqué près de trois milliard d'euros pour les familles des victimes et  les dégâts environnementaux.

Récit de Brett Kline, Louisa Lahcen, Sylvie Lemaire : 
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