Ce qu’il faut retenir du rapport du GIEC pour l’Outre-mer

Un homme pêche aux îles Belep
Le GIEC détaille dans un rapport rendu public ce lundi en Corée les impacts d’un réchauffement climatique supérieur ou égal à 1,5°C. La hausse du niveau des mers et la disparition des coraux font partie des menaces très réelles pour l’Outre-mer d’ici à la fin du siècle.
 
Les experts du climat viennent de rendre un rapport de 400 pages, établi par près d’une centaine d’auteurs de 40 pays basé sur plus de 6000 études. Leurs conclusions font froid dans le dos. Avec une hausse de la température de 1,5° Celsius d’ici à la fin du siècle, les changements du climat risquent d’être importants et graves, avec +2°C, c’est bien pire. Petit résumé en images avec BRUT ci-dessous :
   

Petits états insulaires

L’Alliance des petits Etats insulaires avait demandé lors de la COP21 à Paris que cet objectif d’1,5°C ne soit pas dépassé. Or, on en est bien loin. Si rien n’est fait pour changer la donne, selon le GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) la hausse d’1,5°C de la température globale de la planète devrait se produire entre 2030 et 2052.
 

Un demi-degré aggrave la situation

Dans son rapport le GIEC a voulu montrer aux dirigeants quelles étaient les conséquences d’un scénario à 1,5°C et celles d’un scénario à 2°C. Le message est clair : avec un demi-degré de plus les impacts du changement climatique sont encore plus terribles. Et l’Outre-mer n’est bien sûr pas épargné, avec des effets très concrets.
 

Vagues de chaleur

Pour le GIEC +2°C signifierait d’ici à la fin du siècle des vagues de chaleur dans la plupart des régions. Les jours chauds vont croître à peu près partout, en particulier dans les Tropiques. Les précipitations liées aux cyclones gagneront en intensité.
 

Montée des océans 

Si l'on s'en tient à +1,5°C, la hausse du niveau des mers sera comprise entre 26 et 77 cm d'ici à 2100. Avec +2°C d’ici à la fin du siècle, cette hausse sera de 10 cm de plus. Dix millions de personnes supplémentaires affectées. Partout Outre-mer, de la Martinique à la Polynésie des îles, des communes sont déjà menacées par la hausse du niveau des mers. 
           

Extinctions d'espèces       

Même constat pour la biodiversité, si le scénario à +1,5°C n'est pas atteint, les conséquences sont encore plus dramatiques.. Avec +2°C, deux fois plus d’animaux vertébrés (8%), trois fois plus d’insectes (18%) et deux fois plus de plantes (16%) perdront plus de la moitié de leurs habitats naturels qu’avec un scénario à +1,5°C de hausse.
Les forêts boréales (comme celle de Saint-Pierre et Miquelon) sont particulièrement exposées au changement climatique. 
 

Le cas désespéré des coraux

Selon le GIEC entre 70% et 90% des récifs coralliens risquent de disparaître avec un scénario à +1,5°C. Avec 2°C , 99% des coraux sont menacés de disparition. Sachant que les récifs coralliens font vivre 500 millions de personnes à travers la planète, selon l’IRD, les conséquences de leur disparition seraient terribles pour l’humanité.

Outre-mer, les coraux représentent une richesse pour les secteurs de la pêche et du tourisme. Ils protègent les côtes de la houle. Difficile d’envisager l’avenir sans ces forêts sous-marines.
 

Acidification des océans

Avec +1,5°C de hausse, le niveau de l’acidification de l'océan (causée par l’augmentation de l’absorption de CO2), qui menace la survie d'espèces, comme les coquilles, les crevettes ou le krill devrait amplifier les effets néfastes du réchauffement. Avec +2°C ce sera encore pire, souligne le rapport du GIEC (synthèse en Anglais à lire ici).