Ce que l'on sait de l'enquête sur l'agression du militaire guadeloupéen agressé à la sortie d'une discothèque à Besançon : la victime est en état de mort cérébrale

Les deux suspects interpellés ont été mis en examen pour violences ayant entraîné une infirmité permanente et commises en réunion ce lundi 11 novembre 2024 au Palais de Justice de Besançon.
Le jeune militaire guadeloupéen de 26 ans, tabassé à la sortie de la boîte de nuit le QG la semaine dernière, est en état de mort cérébral, a indiqué le Procureur de la République de Besançon. Deux suspects ont été interpellés. Le troisième agresseur, identifié, est toujours en fuite.

Cinq jours après la violente agression d’un militaire originaire de la Guadeloupe à la sortie de la Boîte de nuit, le QG, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux a tenu une conférence de presse ce mardi. Il a indiqué que le jeune homme de 26 ans était dans un état de mort cérébrale.

Toujours plongé dans un coma artificiel au CHU Jean-Minjoz de Besançon où il est hospitalisé depuis vendredi dernier, il serait "sans espoir de survie", a informé le procureur. Il souffrirait de graves lésions au niveau du cerveau "qui ont entraîné un œdème cérébral majeur", continue-t-il.

Le troisième suspect identifié, mais toujours en fuite

Dès samedi, deux suspects de 19 ans ont été interpellés à Besançon, mis en examen et placés en détention pour violences en réunion. Le premier n'est pas connu de la justice, mais le second est plus défavorablement connu. Il a déjà fait l'objet de six condamnations dont deux pour violences. Ils sont soupçonnés d'avoir participé au passage à tabac de ce militaire du 19ᵉ régiment du Génie spécialisé dans "la production d'eau et d'énergie". Un troisième suspect est toujours en fuite, mais il aurait été identifié par la justice. Un mandat d'arrêt a été délivré pour le retrouver.

Les trois agresseurs ont tous été identifiés par les caméras de vidéosurveillance de la boîte de nuit. Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République de Besançon a révélé qu'ils " sont repartis tranquillement."

On peut penser qu'ils n'imaginaient pas la gravité des blessures de la victime."

Etienne Manteaux, procureur de la République à Besançon

Il a également indiqué que les faits pourraient être requalifiés en violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner en cas de décès du guadeloupéen. " Un crime puni de 20 ans de réclusion criminelle", précise-t-il.

Agressé par jalousie

Le militaire de 26 ans a été agressé par les trois hommes par jalousie. Lors de leur garde à vue, les deux suspects interpellés ont déclaré que le Guadeloupéen avait eu des "comportements inadaptés" dans les toilettes de l'établissement de nuit, envers une jeune fille, qui n'est autre que la petite amie du troisième agresseur en fuite. Interrogée par les enquêteurs, la jeune femme n'a pas donné la même version des faits. Selon elle, la victime n'aurait pas eu de comportement inapproprié à son égard.

Le Guadeloupéen a reçu plusieurs coups alors qu'il était au sol, a indiqué le procureur de la République de Besançon. "L'un a admis avoir frappé le jeune militaire alors qu'il était encore debout et encore un coup quand il était au sol, a-t-il expliqué. Le second lui a également porté plusieurs coups de pied au visage quand il était à terre". D'après les images de vidéosurveillances consultées par les enquêteurs, le troisième lui a aussi donné des coups, dont l'un l'a fait chuter. La tête de la victime a alors heurté violemment le sol.

Sa famille est à son chevet

Arrivée sur place depuis la Guadeloupe, la famille du jeune militaire qui était dans l'Hexagone depuis un an et demi, est à son chevet. " Elle est prise en charge, accompagnée et soutenue par le régiment", précise une source militaire. Les amis et les proches du jeune homme ont lancé une cagnotte en ligne pour soutenir sa famille.

Le directeur interdépartemental de la police nationale de Besançon, Laurent Perraut a voulu apporter son soutien à la famille qui vit des "moments difficiles".

La boîte de nuit, le QG où se sont produits les faits, est quant à elle fermée pour une durée de 30 jours.