Centenaire de l’armistice de 1918 : qui étaient les Poilus d’Outre-mer ?

Les poilus de la guerre 14-18
A l’occasion du centenaire de la fin de la guerre de 14-18, la1ère vous propose de dresser le portrait de ceux qui ont quitté l’Outre-mer pour rejoindre les tranchées. La Grande guerre aura causé la mort d’1 million 390 000 militaires français dont plus de 4 000 Ultramarins.

 
La guerre de 14-18 aura coûté la vie à 1 millions 390 000 militaires français. La Réunion aura perdu 750 de ses enfants dont l'aviateur Roland Garros.

Au total, 1 000 Guadeloupéens, 1 800 Martiniquais, 300 Guyanais, environ 300 Calédoniens et Polynésiens y périront, 64 Saint-Pierrais et Miquelonnais sont enterrés dans l’hexagone. Le 11 novembre 1918, Georges Clémenceau signait l'armistice à Rethondes. Regardez ci-dessous ce récit de France Ô/Outremer la 1ère : 
 


#1-La Réunion dans la Grande guerre 

14 335 Réunionnais arrivent sur les fronts en mars 1915 pour notamment participer à la bataille de la Marne. Après l'armistice, les survivants pour la plupart blessés ou mutilés mettront trois ans pour rentrer sur leur île. Regardez ci-dessous le reportage de Réunion la 1ère :
 
Le 8 novembre 2018, un monument en l'honneur de ces poilus réunionnais a été inauguré à Douaumont, une commune entièrement détruite en 1916. Cette stèle rend hommage à ces Réunionnais venus combattre près de Verdun pendant la Première guerre mondiale. 

A La Réunion, grâce à des témoignages, des recherches généalogiques, on arrive à connaître le parcours de certains poilus. Ainsi, Joseph-Ignace Rivière de Cilaos s'est engagé à 21 ans pour aller combattre en métropole. Jardinier à Cilaos, il a vécu jusqu'à l'âge de 97 ans. Il a eu 11 enfants et même pris dans les bras un certain Raymond Barre ! 


#2-La Polynésie défendue par Destremau

Le 22 septembre 1914, les Allemands bombardent Papeete. Un homme a tout prévu. Il se nomme Maxime Destremau. Contre l'avis des autorités françaises, il organise la défense de Tahiti et empêche les Allemands de s'emparer du stock de charbon. "Il a fait mettre le feu aux 6 000 tonnes de charbon dont les Allemands voulaient s’emparer pour pouvoir continuer de naviguer, car c’était le carburant de l’époque", explique l'historien Michel Grasse. 

Maxime Destremau sera démis de ses fonctions pour ne pas avoir obéi au gouvernement. Il meurt trois mois après cet épisode en métropole. Les Tahitiens prennent sa défense, il sera réhabilité. Aujourd'hui, une avenue porte son nom à Papeete. 

Au moment de la Grande guerre, les habitants de la Polynésie n’avaient pas le même statut. Les sujets de Pomaré V sont devenus citoyens français en 1880, mais de nombreuses îles n'étaient pas sous l'autorité de Pomare. Aux îles sous le vent par exemple, les habitants n’avaient pas la citoyenneté française.

Les citoyens français pouvaient être mobilisés, les autres devaient se porter volontaires. C’est le cas de Pouvanaa A Oopa, récemment réhabilité. Originaire de Huahine (île sous le vent), il s’est porté volontaire ainsi que son frère. Ils n’étaient pas obligés d’aller combattre.


#3-Le Martiniquais Célestin Ardin

Environ 6 000 Martiniquais ont participé à la guerre de 14-18, parmi eux Celestin Ardin. Janvier 1916, un jeune marin-pêcheur de Case-Pilote abandonne ses casiers pour rejoindre Bordeaux après un long trajet en bateau. Célestin Ardin part ensuite directement sur le front d’abord dans la Somme puis à Salonique en Grèce. Il ira même à Verdun en octobre 1917 où il sera touché par un obus.

En 1998, à 102 ans, l’homme gardait toute sa tête. Il avait confié ses souvenirs à une équipe de RFO Martinique. Il se rappelait sa vie effroyable dans les tranchées. Il survivait grâce à sa nombreuse correspondance. Il avoue avoir tué. "Sur le champ de bataille, on ne sait pas ce qu’on fait", confiait-il. En 1999, ce poilu est décédé. Regardez ci-dessous ce témoignage :
 
L'écrivain martiniquais Daniel Picouly s'est intéressé de près à son grand-père que sa mère qualifiait de héros de la Grande guerre. Il a écrit un livre à ce sujet intitulé Le cri muet de l’iguane dans lequel il s'avère que Jean-Jules Joseph qui a 20 ans en 1913 n'est pas du tout le héros décrit par la mère de l'écrivain.
 


#4-Nouvelle-Calédonie : Le soldat Kalepo

Il y a plus de cent ans, 712 Calédoniens quittaient leur territoire pour participer à la guerre de 14-18. Regardez le récit d'Antoine Le Tenneur de NC la 1ère ci-dessous : 

©la1ere

Parmi tous ces combattants, le soldat Kalepo dont la dépouille a été rapatriée l'an dernier sur son île, Tiga. Ses descendants ont beaucoup oeuvré pour faire connaître l'histoire de ce jeune kanak parti à la guerre à la place de son frère qui venait de se marier. Pour en savoir plus :


#5-Mayotte en 14-18

La petite île française des Comores a aussi envoyé des hommes à la guerre en 14-18. Ces hommes ont transité par Madagascar. Saïd Alimadi témoigne de son engagement en 14-18. Mais auncun papier n’atteste de sa participation. Pourtant l'homme se rappelle de sa traversée en bateau jusqu'à Toulon, de son numéro de matricule et de lieux dans l'Hexagone. Regardez ci-dessous le reportage de Mayotte la 1ère :


#6-Saint-Pierre et Miquelon : le musée de l'Arche

En 14-18, 400 Saint-Pierrais et Miquelonnais ont été mobilisés, 70 d’entre eux ne sont jamais revenus. Au musée de l’Arche, à Saint-Pierre, une association effectue un travail de fourmi entamé depuis trois ans et a permis de mettre au point une base de données sur tous ces anciens combattants. 


#7-Guadeloupe : Stéphane Urgin

Stéphane Urgin, ancien combattant guadeloupéen de 14-18, le visage marqué par les traces de brûlures provoquées par les gaz témoigne avec émotion de la bataille de Verdun.


#8-Guyane : le soldat Borical

En Guyane, cette lointaine histoire a pris un relief particulier avec la découverte en avril 2011 dans la Meuse du corps du soldat guyanais Saint Just Borical par deux touristes hollandais. Plusieurs écoles du département ont tenu à rendre hommage à ce poilu mort à l'âge de 30 ans du côté de Verdun. 
 


#9-Wallis et Futuna : témoignages de descendants

L'archipel du Pacifique a également envoyé ses jeunes au combat. Leone Vaitanoa et Lotana Moefana de WF la 1ère ont pu recueillir des témoignages de Wallisiens dont les ancêtres ont fait la Grande guerre ou ont vécu cette épreuve douloureuse.

C'est le cas de Michel Soula dont le grand-père a été gazé lors de la Première guerre mondiale, quant à Michel Brial, lui son grand-père a évité de peu l'appel sous les drapeaux, mais son père n'a pas échappé à la Seconde guerre mondiale. Reportage à regarder ci-dessous : 

►Émission spéciale du 8 novembre sur France Ô à revoir ici :