Centre spatial guyanais : accord sur la suppression de 190 postes pour "améliorer la compétitivité"

Mise du satellite MEASAT-3d (CU1) en CCU3 (Conteneur Charge Utile) dans le bâtiment S5B au centre spatial guyanais.
Un accord a été signé vendredi 16 juin entre l'intersyndicale et les directions d'Arianespace, ArianeGroup et du CNES pour accompagner le départ de 190 employés du Centre spatial guyanais (CSG).

Vendredi 16 juin, l'intersyndicale CFE-CGC, FO, UTG (Union des Travailleurs Guyanais) et les directions d'Arianespace, ArianeGroup et du CNES se sont mises d'accord : elles vont accompagner le départ de 190 employés du Centre spatial guyanais (CSG), a indiqué sa directrice, Marie-Anne Clair.

Les postes concernés sont répartis entre les 40 entreprises présentes sur le CSG, à cheval sur les communes guyanaises de Kourou et Sinnamary. L'ensemble compte un peu moins de 1.600 salariés, a précisé Mme Clair, jointe par l'AFP. "Ces suppressions vont permettre d'améliorer la compétitivité", espère-t-elle.

Éviter des départs contraints

Au CSG, l'ambiance est morose depuis l'arrêt des lancements de Soyouz après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'échec du premier vol commercial de la fusée Vega-C et les retards cumulés du nouveau lanceur Ariane 6. Seuls quatre vols devraient partir du CSG en 2023, "loin de la douzaine habituelle", indique Mme Clair.

Cette réduction des effectifs était en négociation depuis longtemps, Ariane 6 n'ayant pas besoin d'autant de main-d'œuvre et de maintenance. "Il y a deux ans, nous avions identifié 300 postes [à supprimer]", poursuit la directrice du centre. Les discussions ont fait baisser ce chiffre à 190.


"Cela n'a pas été simple"
, a réagi Jean-José Mathias, délégué UTG du CNES, interrogé par l'AFP quelques minutes après la signature. "Si nous avons signé, c'est pour éviter des départs contraints", a-t-il ajouté, précisant que tous les départs seront volontaires et qu'"un groupe de travail sera mis en place pour assurer le suivi de l'accord".

Les salariés qui quitteront leur poste percevront six mois d'indemnités et diverses primes en plus de ce que prévoient les conventions de branche.Des aides supplémentaires sont prévues pour ceux qui veulent créer une entreprise ou se lancer dans un projet en lien avec le développement de la Guyane.

"Des entreprises nous ont dit que certains de leurs salariés étaient déjà intéressés par l'accord", selon Marie-Anne Clair. Ils disposent d'un peu moins d'un an pour se décider : l'accord court jusqu'en mars 2024.