En l’espace de quelques jours, la ville de Glasgow en Écosse va devenir l’épicentre de la planète cyclisme. Pour la première fois de l’histoire, toutes les disciplines de ce sport vont se dérouler à la même période et sur le même lieu. À moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024 (26 juillet - 11 août 2024), ces mondiaux s'avèrent cruciaux dans la quête de points pour les qualifications. Dès ces championnats du monde de Glasgow, l'équipe de France peut déjà envisager une qualification dans toutes les disciplines présentes lors de cet événement planétaire que sera Paris 2024. Ainsi, ces mondiaux s'annoncent d'autant plus importants selon le Guadeloupéen Grégory Baugé, entraîneur de l'équipe de France de sprint.
Ces mondiaux sont plus importants que ceux de l'année dernière. Sur cette épreuve, on peut marquer énormément de points pour la qualification olympique par rapport aux autres compétitions de la saison.
Grégory Baugé, entraîneur de l'équipe de France de sprint.
Pour ce faire, la délégation française arrive à Glasgow avec dix-neuf coureurs : huit femmes et onze hommes. Parmi eux, le Réunionnais Donavan Grondin et le Martiniquais Melvin Landerneau. Les deux Ultramarins abordent ces championnats du monde avec ambitions, même s'ils ne sont pas dans des conditions optimales.
Donavan Grondin ne défend pas son titre de champion du monde
À voir sa mine déconfite quelques jours avant le départ de la sélection française pour Glasgow, on pouvait imaginer la frustration du pistard réunionnais de ne pas pouvoir défendre son titre de champion du monde de la Madison. "Quand j’ai appris que je n’étais pas sélectionné pour l’américaine, forcément, il y avait une petite déception ", explique-t-il. Ce titre acquis l’année dernière, à domicile sur la piste du vélodrome national de Saint-Quentin en Yvelines avec son binôme Benjamin Thomas, ne lui aura pas donné droit à l'immunité. Le Réunionnais sait qu'à moins d'un an des Jeux de Paris 2024, cette absence peut lui être préjudiciable. La Madison, ou la course à l'Américaine, est la discipline dans laquelle Donavan Grondin se sent le mieux.
À Glasgow, il sera aligné sur trois épreuves différentes : le scratch, l'élimination et la course aux points. Si le Réunionnais ne peut défendre son titre à la Madison, il peut donc tout de même prétendre à trois nouveaux maillots de champion du monde ou, au pire, des médailles. "Je vais tout faire pour y arriver […] en plus la dernière fois que j’ai couru là-bas [à Glasgow, NDLR] c’était en 2019, et c’était l’américaine avec Benjamin Thomas et nous avions gagné ", confie-t-il. Donavan Grondin reste ambitieux, même si ces trois disciplines ne sont pas ses spécialités. "Je serais forcément déçu si je reviens sans médailles sur l’une des trois épreuves", admet-il. Le Réunionnais fera son entrée en lice ce jeudi, pour l’épreuve du scratch.
Melvin Landerneau à la conquête de son premier titre mondial
Le Martiniquais Melvin Landerneau n’a pas encore remporté de titre mondial, mais il n’est pas passé loin l’année dernière à Saint-Quentin-en-Yvelines, en décrochant une belle médaille d’argent sur l’épreuve du kilomètre. Absent de longs mois cette saison, Melvin Landerneau n’aborde pas cette édition dans les mêmes conditions.
Ma préparation n’a pas été optimale, ni très longue parce que j’ai repris la piste, il y a environ deux mois, mais ça va. Après si je suis sélectionné, c’est que le staff me fait confiance et qu’ils sentent que je peux performer.
Melvin Landerneau
Son entraîneur en équipe de France, le Guadeloupéen Grégory Baugé, constate une montée en puissance de son coureur. "Melvin je le sens de mieux en mieux, il a eu une saison un peu tronquée, il a fallu faire un peu de réathlétisation, mais ça va. Sa forme va continuer de monter. Mais comme je le dis souvent, rien ne remplace la compétition", prévient l’ancien champion du monde de sprint.
Même à court de rythme, le Martiniquais ne part pas battu, et croit en ses chances. "Ça va être compliqué, mais je vise toujours le podium", annonce-t-il. Aligné sur une seule épreuve, le kilomètre, mais qui ne sera pas aux programmes des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Martiniquais devrait se tourner vers d'autres disciplines dans les mois à venir.
À l'approche de l'Olympiade parisienne, ces championnats du monde en terre écossaise s'annoncent très élevés. Les deux Ultramarins engagés s'attendent donc à une lutte féroce. Mais comme l'écrit Corneille dans le Cid, "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".