Après avoir fait escale au Japon, la goélette Tara poursuit son expédition dans le Pacifique afin d’effectuer des recherches sur le corail durement touché par le phénomène El Niño, mais aussi plus largement par le changement climatique. Tara est attendue en septembre en Nouvelle-Calédonie.
Partie de Lorient en mai 2016, la goélette Tara sillonne l’océan Pacifique dans le but de récolter le plus d’informations possibles sur la santé des coraux. A bord, des dizaines de scientifiques du monde entier se succèdent… au chevet des coraux.
La Polynésie où est passée la goélette Tara a également été touchée comme en atteste cette vidéo ci-dessous réalisée par une équipe de l’ONG. Dans l’archipel des Tuamotu, les chercheurs ont pu le constater. "On pensait que les récifs coralliens de Polynésie épargnés par le changement climatique, or ils ont aussi été durement affectés", souligne Serges Planes, le directeur scientifique de l’expédition Tara.
Ce scientifique également président du CRIOBE basé à Moorea en Polynésie ne se veut pas trop pessimiste : "Nous ne sommes pas dans un scenario où le corail va disparaître parce que le corail de par sa diversité -près de 1 500 espèces, par sa capacité de résistance- va toujours exister en tant que tel. Maintenant ce que l’on peut avoir, c’est effectivement des transformations du récif corallien en un récif moins dominé par le corail, mais plutôt par les algues".
Au Japon, la goélette Tara s’est donc rendue au large de Shikine sur un site particulièrement intéressant pour les scientifiques. En effet, au large de cette île, on trouve une zone dont l’eau est particulièrement acide en raison des émissions sous-marines et volcaniques de CO2, mais on trouve également des sites où l’eau est "normal". (voir vidéo de Tara ci-dessous)
"On a la chance d’étudier les effets de l’acidification de l’océan sur l’écosystème entier -les poissons, les algues, les coraux - et comment ils interagissent entre eux dans cet environnement qui correspond à ce que l’on aura dans le futur" explique ainsi Sylvain Agostini, de l’université de Tsukuba au Japon, coordinateur scientifique de Tara au Japon
#Menace n°1 : El Niño
Les coraux sont soumis à de multiples menaces. El Niño, la première d’entre elles, a causé de rudes dommages aux récifs coralliens. Le dernier épisode de 2015/2016 a été particulièrement violent. L’état de la grande barrière d’Australie en atteste.#Menace n°2 : la hausse de la température
Mais en plus d’El Nino, les coraux ont du subir cette année un réchauffement anormal de la température de l’océan Pacifique. "Entre l'année dernière et cette année, 1.500 kilomètres de récifs ont été affectés", a déclaré Terry Hughes, de l'Université James Cook.La Polynésie où est passée la goélette Tara a également été touchée comme en atteste cette vidéo ci-dessous réalisée par une équipe de l’ONG. Dans l’archipel des Tuamotu, les chercheurs ont pu le constater. "On pensait que les récifs coralliens de Polynésie épargnés par le changement climatique, or ils ont aussi été durement affectés", souligne Serges Planes, le directeur scientifique de l’expédition Tara.
Ce scientifique également président du CRIOBE basé à Moorea en Polynésie ne se veut pas trop pessimiste : "Nous ne sommes pas dans un scenario où le corail va disparaître parce que le corail de par sa diversité -près de 1 500 espèces, par sa capacité de résistance- va toujours exister en tant que tel. Maintenant ce que l’on peut avoir, c’est effectivement des transformations du récif corallien en un récif moins dominé par le corail, mais plutôt par les algues".
#Menace 3 : l'acidification des océans
L’autre grande menace qui pèse sur les récifs coralliens se nomme l’acidification des océans. L’océan en absorbant le CO2 que nous produisons s’acidifie. Et ce changement du pH (potentiel hydrogène) de l’acidité de l’océan a un effet direct sur la biodiversité. Les animaux comme les coraux constitués d’une structure calcaire sont menacés.Au Japon, la goélette Tara s’est donc rendue au large de Shikine sur un site particulièrement intéressant pour les scientifiques. En effet, au large de cette île, on trouve une zone dont l’eau est particulièrement acide en raison des émissions sous-marines et volcaniques de CO2, mais on trouve également des sites où l’eau est "normal". (voir vidéo de Tara ci-dessous)
"On a la chance d’étudier les effets de l’acidification de l’océan sur l’écosystème entier -les poissons, les algues, les coraux - et comment ils interagissent entre eux dans cet environnement qui correspond à ce que l’on aura dans le futur" explique ainsi Sylvain Agostini, de l’université de Tsukuba au Japon, coordinateur scientifique de Tara au Japon
#Tara, la suite
Après le Japon, Tara doit se rendre dans les îles Fidji au moins de juin. La goélette poursuivra son périple en Nouvelle-Zélande, puis en Australie. Les scientifiques pourront étudier de près la plus grande construction faite par des animaux : la grande barrière de corail actuellement en grand danger. L’équipage de Tara est attendue en septembre 2017 en Nouvelle-Calédonie.