La Chine à la grippe, le nickel tousse

A la Bourse des métaux de Londres, le nickel a fini la semaine en baisse, dans le sillage des places asiatiques, où les opérateurs s’inquiètent des risques de contagion mondiale du coronavirus. Et des conséquences sur la seconde économie mondiale.
 
Les analystes et les opérateurs sont inquiets de l’impact potentiel de l'épidémie liée au coronavirus découvert dans la ville de Wuhan, en Chine. Le bilan provisoire grimpe à 26 morts. 40 millions de personnes et des villes entières sont confinées. En Asie, les grands indices boursiers sont passés dans le rouge.

Inquiétude
Sur les marchés, le principal sujet de préoccupation est la peur, car le virus qui sème la panique dans la ville chinoise et la région de Wuhan pourrait provoquer une pandémie mondiale dont les proportions sont encore inconnues. Alors que les gros titres dans le monde entier se concentrent sur l'interdiction de voyager pour les résidents de Wuhan et de plusieurs régions du pays, le yen japonais, la monnaie refuge par excellence en Asie, continue de gagner du terrain par rapport à l'euro et au dollar.

La reprise industrielle, qui devait suivre le Nouvel an chinois, est ralentie par l’épidémie. La demande de matières premières diminue Amy Hinton, spécialiste du marché du nickel et journaliste au Metal Bulletin de Londres 


Dans ce contexte, la Bourse des métaux de Londres (LME) a vu le cours du nickel céder du terrain. Les analystes s'attendent à ce que la demande continue de décliner tout au long du mois de janvier, tandis que les restrictions imposées aux déplacements dans le but de contenir le virus, qui a tué 26 personnes et en a infecté beaucoup plus, freinent le boom prévu de la demande industrielle après le Nouvel An chinois.

Indonésie 
Sur le fil des informations d’agence, Marex Spectron constate que le nickel est le métal le moins performant du LME depuis le début de l’année (- 7,6%). Le négociant londonien s’interroge aussi sur la stratégie du gouvernement indonésien : "Les plans de Jakarta prévoient de fixer un prix plancher du minerai de nickel, pour les ventes intérieures aux usines du pays, afin d’éviter une forte baisse des prix."

Grèce
Un groupe industriel et financier s'est porté candidat à la reprise du métallurgiste grec LARCO, qui fut associé à la SLN calédonienne jusqu’en 1968. Ce fonds de capital investissement basé aux Bermudes compte des intérêts dans le nickel en République Dominicaine et dans les Balkans. "Nous sommes à la recherche de projets supplémentaires dans le secteur du nickel, à la fois en termes d'actifs industriels de ferronickel, d'usines, de mines et également en termes de projets non développés dans le secteur minier", a déclaré Marco Camhis, directeur de GSOL, dans une interview cette semaine. GSOL est devenu le deuxième plus grand producteur mondial de ferronickel après Eramet (SLN) et SNNC Posco.

Rapport de clôture du LME 24 janvier 2020 Marex Spectron | Le nickel a sous-performé vendredi (-3,04%) et cette semaine (-6,89% ).
Cours du nickel à trois mois au LME de Londres 18H10 GMT : 12.977dollars/tonne