Chlordécone: le Cran veut obtenir toute la lumière sur la disparition des archives au ministère de l'Agriculture

Les associations CRAN et VIVRE ont engagé des démarches auprès de leurs avocats pour qu’ils demandent au Procureur de la République à Paris d’étudier l’opportunité d’une plainte, sans que cela ne perturbe le travail de la commission parlementaire sur l'utilisation du Chlordécone et du Paraquat. 
Dans un communiqué, l'association CRAN apporte des précisions sur sa volonté d'obtenir toute la lumière sur la disparition de documents essentiels sur le chlordécone au Ministère de l'agriculture. 

Lors des auditions de la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation du Chlordécone et du Paraquat comme insecticide aux Antilles, Bruno Ferreira, le Directeur Général de l'Alimentation (DGAL), avait notamment indiqué: "nous avons en effet une absence de compte-rendu entre février 1972 et juin 1989 [...] aux archives que nous devons avoir au ministère de l'Agriculture."  

Après la "stupéfaction", les associations Cran et Vivre affichent désormais leur "colère":  "le représentant du Ministère reconnaît que la découverte est ancienne et qu’aucune enquête n’a encore été déclenchée par les différents ministres de l’agriculture", a déclaré Jean-Marie FLOWER Vice-Président de l’association VIVRE.
 

L'opportunité d'une plainte

C’est pour cette raison que, sans attendre la fin des travaux parlementaires, les associations CRAN et VIVRE ont sollicité Maître Christophe Lèguevaques et Me Joanes Louis, avocats au barreau de Paris, pour qu’ils demandent au Procureur de la République à Paris d’étudier l’opportunité d’une plainte, sans que cela ne perturbe le travail de la commission.


Cette requête a pour but de demander une « enquête approfondie » pour apprécier l’étendue de la disparition des archives et déterminer les auteurs et les commanditaires.
Ghyslain Vedeux Président du CRAN.

 

Ghyslain Vedeux



Le communiqué du Cran et de Vivre indique également que les deux associations "réfléchissent à d’autres actions judiciaires ou non, pour faire avancer la vérité et obtenir des réparations. Elles proposeront dans les mois à venir, des initiatives à d’autres associations et acteurs du dossier Chlordécone et Paraquat afin de briser la loi du silence."