Christiane Taubira a participé à une chaîne de grévistes de la faim en soutien au cinéaste ukrainien Oleg Sentsov

Christiane Taubira
Christiane Taubira est une femme de combat. L’ex-ministre de la Justice l’a encore prouvé en étant la première vendredi 14 septembre à participer une grève de la faim collective devant l’ambassade de Russie à Paris pour dénoncer la détention d’Oleg Sentsov en Sibérie.
 
Dès 9h du matin, vendredi 14 septembre devant l’ambassade de Russie, Christiane Taubira a été le premier maillon d’une chaîne illimitée de grévistes de la faim.
 

Euromaïdan

Cette action a été lancée par un collectif de cinéastes et intellectuels français en faveur du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, auteur du film Gaamer (2011). L'homme est aussi connu pour sa participation au mouvement ukrainien de protestation Euromaïdan.
 

Emprisonné en Sibérie

En 2014, Oleg Sentsov a été arrêté par la police russe. Condamné à 20 ans de prison pour "préparation d’actes terroristes" à la suite d’un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International, il a été emprisonné en Sibérie. Le 14 mai 2018, Oleg Sentsov a entamé une grève de la faim.
 

Christiane Taubira

Contactée d’abord pour signer une pétition, Christiane Taubira s’est progressivement intéressée à Oleg Sentsov. Quand il a entamé sa grève de la faim, la ministre de la Justice a été désemparée.


Ne peut-on pas trouver quelqu’un pour lui dire de ne pas le faire ? J’ai assez d’expérience politique, et j’ai mené assez de combats pour savoir que dans la plupart des cas, c’est fatal", a-t-elle déclaré dans le quotidien Libération.


Une tribune

Depuis l’ex-ministre de la Justice s’est engagée pleinement dans ce combat pour la libération du réalisateur ukrainien. En juin, elle publiait sur sa page Facebook une tribune poignante :

Oleg Sentsov a des enfants, de sa chair et de son sang. Le témoin à charge dit l’avoir accablé sous la torture. Ni guerre ni paix. Protester contre une invasion, aimer sa terre sans être enragé contre les autres, se dresser en riant et en créant c’est défier la force brute dans l’entre-deux d’un temps et d’un monde féroces et détraqués. Ceci est puni d’un châtiment sans crime.

 

"Prêt à mourir"

Selon l’avocat d’Oleg Sentsov, Dimitri Dinzé interviewé en août, le cinéaste de 42 ans est "prêt à mourir".

Je pense qu'au fond de lui, il a peur, mais il ne laisse pas cette peur se manifester", assurait l'avocat.

   

Mobilisation

A Paris, la mobilisation se poursuit en faveur d’Oleg Sentsov devant l’ambassade de Russie. Des réalisateurs dont Laurent Cantet ou Emmanuel Finkiel ont poursuivi le combat entamé par Christiane Taubira.