Chronique du nickel : répit sur le front des prix, avancée en Nouvelle-Calédonie

Commerce et Industrie
Le nickel a terminé en légère hausse vendredi à la bourse des métaux de Londres. En Nouvelle-Calédonie, la SLN et Enercal ont trouvé un terrain d’entente sur le prix de l’énergie.
 
Portées par un optimisme prudent sur l'issue des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les sociétés minières reprenaient des couleurs à la faveur des dernières déclarations de Pékin sur le commerce. Les trois métallurgistes présents en Nouvelle-Calédonie, Eramet, Glencore et Vale ont terminé la semaine en hausse.

Accord
L’éclaircie est venue de Nouvelle-Calédonie, berceau mondial de l’industrie minière et métallurgique du nickel. Eramet a annoncé un accord avec Enercal sur une réduction du prix de l’électricité pour sa filiale, La Société Le Nickel (SLN) et son usine métallurgique de Doniambo, grosse consommatrice d'électricité. Ce seuil de sécurité avec un prix en baisse, en cas d’effondrement des cours, entrera en vigueur le 1er janvier 2020, mais à condition que le prix du nickel au LME soit inférieur à 6,5 dollars la livre.

Christel Bories
Profitant de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, la PDG du groupe Eramet, Christel Bories en a profité pour signer de nouvelles conventions en faveur des populations et de l’environnement. Le groupe métallurgique et minier français a fait de la transition énergétique son principal cheval de bataille. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre d’une activité minière durable et responsable. Pour Eramet, il s’agit aussi d’un argument stratégique alors que la Bourse des métaux de Londres va instaurer dans les prochaines années une politique volontariste de traçabilité des matières premières et des métaux industriels. 

En assumant le choix de la protection de l’Environnement, la Nouvelle-Calédonie anticipe ce que la bourse des métaux de Londres finira par imposer à l’ensemble des producteurs miniers de la planète
Andreas Hucke, directeur du projet CERA.

Choix calédonien
Le London Metal Exchange (LME), a récemment proposé à ses utilisateurs d'adopter les normes éthiques de l'OCDE pour assurer une meilleure traçabilité des matières premières et tout d’abord le cobalt, mais aussi les autres métaux dont le nickel. Concernant le cobalt, le constructeur allemand Volkswagen a déclaré dans un communiqué de presse "qu’il ne ferait plus aucun achat en République démocratique du Congo à cause du travail des enfants." Un analyste londonien a évoqué l’usine calédonienne du Sud (VNC) comme l’un des fournisseurs possibles du constructeur automobile pour ses batteries électriques.

Dilemme indonésien
Les exigences en matière d'environnement et d'approvisionnement responsable, durable et équitable des métaux, a provoqué un débat en Indonésie, rapporte l’agence Reuters. Un groupe chinois qui s’apprête à construire une usine de lixiviation du nickel à l’acide sulfurique fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement à la demande des ministères de l’Environnement et de l’Industrie du pays. La presse indonésienne s’est aussi fait l’écho, cette semaine, des conséquences de la pollution de la baie de Basamuk, par une usine de nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une pollution aux métaux lourds était survenue au mois d’août dernier.

Cours du nickel au LME de Londres, vendredi 22 novembre 2019 à 17H30 GMT 14.652 dollars la tonne (6,64 $/l) + 1,03 % semaine -2,06 %.