Cobalt, nickel : résultats contrastés pour Vale en Nouvelle-Calédonie

Usine de nickel (VNC) du groupe minier brésilien Vale en Nouvelle-Calédonie
Hausse des livraisons de nickel pur destiné aux marchés des véhicules électriques mais baisse de la production minière de nickel et de cobalt, Vale a des soucis de matériels et donc de production en Nouvelle-Calédonie.
 
Dans son dernier rapport trimestriel, le groupe brésilien Vale consacre une partie de ses commentaires à sa production de nickel et de cobalt en Nouvelle-Calédonie. Il s’agit tout d'abord des  composés spécifiques, oxyde (NiO 87 %) et hydroxyde de nickel (NHC 13 %), utilisés dans l’industrie chimique et plus particulièrement dans les batteries rechargeables au nickel. 
 

De Goro à Dalian

Une partie de la production calédonienne de Vale est exportée pour raffinage à Dalian en Chine, à l’extrême sud de la péninsule de Liaoning, à mi-chemin entre Pékin et Pyongyang en Corée du Nord. Les expéditions de produits « semi-finis » de nickel de l’usine calédonienne du Sud ont totalisé 7.500 tonnes au second trimestre 2018, « la production est en baisse de 19,4 % [...] par rapport au premier trimestre 2018 » indique Vale (Resultados Trimesrais 2018 2T18). Le groupe brésilien évoque une baisse des livraisons de minerai et un recul de la production de l’usine calédonienne (baisse de disponibilité des autoclaves et des produits calcaires servant à éliminer les impuretés métalliques). 

Vale ajoute que les nouveaux camions destinés à la mine calédonienne de Goro sont en cours de livraison, ces engins devraient permettre une hausse de la production sur la mine au second semestre 2018. 

En revanche souligne Vale, la production de l'usine du Sud de la Nouvelle-Calédonie (VNC) a atteint 9.400 tonnes de nickel pur au second trimestre 2018, en hausse de 28,8 % comparativement au premier trimestre 2018. Cette hausse reflète, selon Vale, « le fort potentiel du segment des batteries électriques pour un nickel haut de gamme [...] un marché très porteur et rémunérateur ».
 

Nickel et cobalt sont liés

Vale constate une baisse de 1,9 % de sa production mondiale de cobalt par rapport au premier trimestre de 2018, en raison principalement de la plus faible production de VNC en Nouvelle-Calédonie. Là aussi, Vale évoque les difficultés liées à sa flotte de camions et à l’exploitation minière. La production calédonienne de cobalt, dont le prix est 7 fois supérieur au nickel, est en baisse de 16 % par rapport au premier trimestre 2018. VNC a produit 494 tonnes de cobalt au second trimestre, en ligne avec les usines canadiennes du groupe. En conclusion, après avoir constaté "une diminution de la teneur en cobalt de ces minerais", le groupe brésilien précise que "la révision de l’organisation du travail est en cours chez Vale-Nouvelle-Calédonie (VNC)".
 

Vale, la multinationale du Brésil

Le géant minier brésilien Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, a dégagé un bénéfice net de 76 millions de dollars au deuxième trimestre, multiplié par plus de quatre sur un an, mais amputé par la chute des cours du fer, la faiblesse du real et une grève des camionneurs. Ce bénéfice est toutefois nettement inférieur à celui du premier trimestre (1,59 milliard de dollars). Sur la période d'avril à juin, le bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de Vale a en revanche atteint 3,9 milliards de dollars, contre 2,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2017, conformément aux prévisions des analystes compilées par l'agence Bloomberg. "Nous avons enregistré une performance solide au deuxième trimestre 2018, faisant face activement aux difficultés provoquées par la grève nationale des camionneurs et atteignant des records de production de minerai de fer et de ventes pour un deuxième trimestre", a indiqué le patron du groupe, Fabio Schvartsman.

Vale a également indiqué avoir continué à réduire sa dette nette, divisée par deux sur un an à 11,5 milliards de dollars. La première économie d'Amérique latine a été ébranlée par un conflit très dur des transporteurs routiers qui ont paralysé pendant près de dix jours en mai le Brésil, avec des barrages pour appuyer leur demande d'une baisse des prix du gazole. Le même mois, le real brésilien avait décroché en pleine tourmente politique.