Colbert : les réseaux sociaux partagés sur le déboulonnage des statues

La statue de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), contrôleur général des finances, réalisée par Jacques-Edme Dumont au début du XIXème siècle. Elle trône devant le Palais Bourbon, où siège l'Assemblée nationale à Paris.
A la suite de notre article, vous avez été nombreux à réagir sur la question du déboulonnage des statues de Colbert, auteur du Code noir, dans les lieux publics. Certains défendent le respect de l'Histoire quand d'autres sont choqués de voir célébré un architecte de l'esclavage. 
"On ne peut reparer l'irréparable de l'histoire, c'est ainsi". En citant Aimé Césaire, un internaute qui a réagit à notre article sur la page Facebook La1ere, défend l'idée que les statues de Colbert et les plaques des rues qui portent les noms de participants à la traite négrière doivent rester où elles sont, au nom du respect du passé.
 
"Il faut connaître l'Histoire", ajoute ainsi ce lecteur, expliquant que le Code noir aurait été "détesté" à l'époque par les propriétaires d'esclaves, car ces derniers pouvaient "devenir catholique", "être jugé", "se marier".

Ces statues "font partie de l'histoire du pays", commente un autre internaute qui dit parler "en tant qu'ultramarin".

Et puis le problème avec le deboulonnage systématique, c'est qu'à effacer toutes les traces du passé, un jour on pourra essayer de "vendre" que ça n'a jamais exister.

    

Déplacer dans les musées

Mais d'autres rétorquent que cette histoire n'est de toute façon "pas apprise à l'école" et qu'elle "touche" les descendants d'esclaves. "Ces gens ont un passé abject et ne doivent pas être honorés", répond une Mahoraise faisant la comparaison avec les noms des Nazis qui ont été supprimés des bâtiments publics après la seconde guerre mondiale. Un autre s'offusque du message que véhicule la présence de cette statue devant l'Assemblée : "Posez la question aux députés des "Dom-Tom"... Question de symbole !"

"On ne parle pas d'effacer l'histoire mais de ne pas de ne pas ériger ces grands personnages comme des héros nationaux alors qu'ils ont commis un genocide", nuance une lectrice. Une autre propose ainsi de mettre ces statues "au musée" et "qu'on stipule bien le rôle joué par ces personnes lors des évènements.

L'histoire est complexe et mérite un cadre adapté pour en décrypter toutes les subtilités.

 

Afficher pour ne pas oublier

D'autres estiment, comme l'historien Frédéric Régent que si ces statues, ces noms de rues existent, il faut bien les replacer dans leur contexte historique. De plus, tous ces hommages visibles peuvent permettre de servir l'apprentissage. "Comme les camps de concentrations, il faut des traces visibles pour ne jamais oublier ces criminels qui ont fait la richesse de leurs pays sur ce génocide", commente ainsi une internaute.  
 
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