La convention de Minamata contre le mercure bientôt en vigueur

La rivière convoitée par la société Rexma
L'Union européenne et sept de ses Etats membres ont ratifié la Convention de Minamata sur le mercure ouvrant la voie vers une entrée en vigueur de ce texte.Très dangereux pour la santé humaine, le mercure est présent dans l’environnement en Guyane du fait de l'orpaillage. 

1- Qu’est- ce que la convention de Minamata ?


Cette convention a été signée en octobre 2013 au Japon. Elle vise à un contrôle strict de la pollution au mercure d’origine humaine considéré comme l’un des dix produits les plus dangereux pour la santé. 

Un sujet particulièrement important en Guyane où les orpailleurs illégaux continuent à utiliser du mercure bien que ce produit soit interdit d’usage en France. 
La convention de Minamata comporte 35 articles dont l’objectif est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets de mercure ou de composés de mercure.

2- Pourquoi Minamata ?


Ce texte de portée internationale doit son nom à une petite ville côtière de l’île de Kyushu au Japon, Minamata. De 1932 à 1966, une usine a rejeté des métaux lourds, en particulier du mercure dans la baie de cette ville. 

Selon les chiffres officiels du gouvernement, 1 784 personnes ont perdu la vie en raison de cette pollution au mercure de la mer. Plusieurs milliers de personnes ont été victimes de cette maladie de Minamata qui provoque de graves troubles nerveux pouvant entraîner la mort. Les pêcheurs et leurs familles ont été intoxiqués en mangeant du poisson et des coquillages qui avaient eux-mêmes ingéré du mercure.  

En Guyane, une étude menée entre 1994 et 2005 a montré une exposition au mercure excessive des populations amérindiennes du fait de leur alimentation riche en poissons. La contamination de l’environnement par le mercure en Guyane résulte des activités d’orpaillage développées depuis le 19è siècle.  

3- Pourquoi la convention entre-t-elle seulement en vigueur cette année ?


Il aura déjà fallu douze ans pour que la communauté internationale parvienne à rédiger une convention. Elle a été signée en 2013 par 128 pays. Mais pour entrer en vigueur ce texte devait être ratifié par 50 Etats parties. 

La France a ratifié la convention de Minamata en juillet 2016. Et c’est donc avec un peu de retard sur l’hexagone que l’Union européenne ainsi que six de ses Etats membres (Bulgarie, Danemark, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Roumanie et Suède) ont à leur tour ratifié ce document ce 18 mai

Grâce à cette dernière vague de ratification, la convention de Minamata va pouvoir entrer en vigueur dans un délai de 90 jours.

4- D’où vient le mercure ?


Près de 8 900 tonnes de mercure sont émises chaque année, selon le programme des nations Unies pour l’environnement. Elles peuvent être émises naturellement par l'érosion des roches contenant du mercure, les feux de forêts et les éruptions volcaniques. 

Les émissions les plus significatives viennent des activités humaines, et en particulier de l’extraction minière. En Guyane, l’orpaillage illégal est l’activité qui actuellement contribue le plus à la diffusion de mercure dans la nature. 

5- A quoi va servir la convention ?


Les pays ayant ratifié la convention s’engagent à abandonner définitivement l’utilisation de mercure dans des produits et procédés de fabrication afin de réduire de manière drastique les rejets de mercure dans l’environnement. 

La convention apporte le soutien et l'organisation des Nations Unies aux parties signataires afin de mener à bien cet objectif. L’information et la sensibilisation de la population aux dangers du mercure font également partie du programme envisagé par ce texte. 
 
L'Union européenne et sept de ses Etats membres ont ratifié la Convention de Minamata sur le mercure ouvrant la voie vers une entrée en vigueur de ce texte.Très dangereux pour la santé humaine, le mercure est présent dans l’environnement en Guyane du fait de l'orpaillage.