L’or en Guyane : richesse ou calamité ? [DECRYPTAGE]

Photo prise le 23 juillet 2009 près de la commune de Saint Georges de l'Oyapock, d'orpailleurs clandestins brésiliens capturés par les forces armées françaises.
Depuis les années 90, des milliers de garimpeiros, les chercheurs d'or du Brésil, viennent en Guyane avec le rêve d'une vie meilleure. Soumis à des gangs mafieux, le rêve vire au cauchemar. L'or est-il une malédiction ou au contraire une chance pour la Guyane ? Décryptage de La1ère.

#1 L'embuscade de Dorlin

Le saviez-vous ? En Guyane, en 2012 deux militaires ont été tués lors d’une opération de lutte contre des chercheurs d’or clandestins. Un gang mafieux brésilien leur avait tendu une embuscade à Dorlin le 27 juin 2012. Un procès s'est tenu à Fort-de-France en octobre 2016 qui a abouti à la condamnation des responsables de cette embuscade meurtière. Pour en savoir plus sur ce dossier cliquez ici et regardez ce reportage :

Un cour d'assises spéciale juge à partir du lundi 10 octobre, les accusés dans l'affaire du meurtre de deux militaires en Guyane en 2012 ©martinique


#2 Les garimpeiros

Depuis 1855, l’or est exploité en Guyane. Il n’y a pas eu de ruée vers l’or comme en Californie, mais l’orpaillage est une activité florissante dans le département. L’or en Guyane attire des milliers d’hommes venus des deux pays frontaliers : le  Brésil et le Surinam. Des clandestins gagnés par la fièvre de l’or. On les appelle au Brésil les Garimpeiros. Ils seraient plusieurs milliers en Guyane actuellement. Regardez ce reportage de Guyane 1ère sur la lutte des miltaires sontre les Garimpeiros tourné en 2014 :

 

#3 Mercure et destruction de la forêt

De plus, l’activité des orpailleurs illégaux est dangereuse pour les populations qui vivent le long des fleuves. Car ces chercheurs d’or utilisent du mercure pour agglomérer les pépites. Mercure qu’ils jettent dans les cours d’eau. Or ce métal liquide se retrouve dans la chair des poissons consommés par les Amérindiens.
 

Les Amérindiens voient aussi leurs forêts de plus en plus grignotées par des sites d’orpaillage illégaux. Opération Anaconda, Harpie ou Pénélope : Les militaires tentent de mettre fin à l’orpaillage clandestin en détruisant le matériel des chercheurs d’or. Difficile de faire fuir des hommes qui n’ont rien à perdre. Regardez ce reportage sur l'opération Pénélope tourné en 2014 :
 

Les orpailleurs clandestins vivent souvent dans la misère, à la merci de gangs violents. Les maladies, l’alcoolisme et la prostitution font partie de leur quotidien.
 

#4 L'orpaillage légal et le projet de la montagne d'or

Côté légal, une trentaine de sociétés exploitent l’or et leur activité est encadrée. La Guyane pourrait d’ici peu entrer dans une phase industrielle car un énorme projet devrait voir le jour en 2020 avec à la clef la création de 800 emplois et une production annuelle de 155 tonnes, soit l’équivalent de 30 années de production d’or en Guyane. Deux sociétés l’une canadienne et l’autre russe financent ce projet. Regardez ce reportage de Jocelyne Helgouach de Guyane 1ère (janvier 2017)


#5 La traçabilité de l'or : la solution ? 

Pendant ce temps des ONG comme WWF et des scientifiques tentent de lutter de manière originale contre l’orpaillage illégal, en proposant d’établir une carte d’identité physico-chimique de l’or. Une idée défendue par le WWF en Guyane et promue également par des chercheurs du BRGM (bureau de recherches géologiques et minières). Regardez cette enquête signée Jocelyne Helgouach de Guyane 1ère : 

Se poser sérieusement la question de la provenance de son bracelet ou de sa bague en or, comme on le fait pour du vin ou du miel, ça n’a l’air de rien, mais ça pourrait changer la donne.