Coronavirus : quelles solutions pour le fret aérien vers les Outre-mer ?

Très peu d'avions actuellement sur le tarmac à Félix Eboué
Alors qu'une grande partie des produits de première nécessité livrés en Outre-mer proviennent de l'Hexagone, des voix s'élèvent face à la suspension des vols. Les compagnies aériennes assurent néanmoins que les livraisons de fret ne seront pas perturbées.
Jusqu'ici, une grande partie des produits de première nécessité étaient acheminés Outre-mer dans les soutes des vols réguliers. Mais avec la suspension de la majorité des vols commerciaux et la fermeture temporaire de l'aéroport d'Orly, comment assurer l'approvisionnement des territoires ultramarins ? 
 

Inquiétude à Mayotte

À Mayotte par exemple, l'aéroport a été entièrement fermé aux vols commerciaux le 28 mars. L'inquiétude s'est donc vite fait ressentir quant à l'arrivage de produits de première nécessité, alors qu'on y déplore 116 cas de coronavirus et deux décès. Dénonçant une "grande désorganisation", Denis Herrmann, rédacteur en chef des Nouvelles de Mayotte, demande "que quelque chose soit fait à grande échelle et notamment avec des avions cargos pour amener de la marchandise, des aliments frais et surtout des produits pharmaceutiques et de l'oxygène pour les hôpitaux."
 

Ravitaillements

Lors du dernier vol Air France vers la Polynésie le 27 mars dernier, cinq tonnes de matériel médical ont été débarqués sur le territoire. La compagnie Air Tahiti Nui, qui a entièrement stoppé ses rotations avec l'Hexagone, reste elle mobilisée pour récupérer du matériel en Chine en cas d'aggravation de la crise sanitaire.

Et bien qu'aucun cas n'ait encore été confirmé sur le territoire, Wallis et Futuna a également organisé une livraison d'une tonne de fret commercial et médicaments. Elle débutera le 3 avril à Mata Utu avant une escale quelques jours plus tard sur l'île de Futuna. Les produits seront apportés de Nouvelle-Calédonie par un airbus de la compagnie Air Calin et par bateau.
   

Les compagnies veulent rassurer

Du côté des compagnies aériennes, la direction d'Air France a assuré que les quelques avions qui continueront à circuler entre l'Hexagone et l'Outre-mer auront "largement de quoi transporter le fret". La compagnie a réduit ses vols de près de 90% et est avec Air Austral qui assure encore quelques rotations avec La Réunion, la dernière compagnie à relier les Outre-mer. 

Air Austral assure elle que "toutes les marchandises absolument nécessaires continuent d'être transportées", notant l'aspect "fondamental" des cargos "dans un contexte ilien".

Les explications de Jean-Michel Mazerolle avec Bruno Gabetta et Didier Flohot :
©la1ere


Un pont aérien ? 

Mardi 30 mars, dans une interview à Outre-mer la 1ère, Annick Girardin avait expliqué qu'un pont aérien est une hypothèse qui n'est pas exclue. La ministre des Outre-mer précisait  :"J'ai assuré une continuité territoriale pour les territoires. Il faut que les médicaments, les masques, les respirateurs rentrent. Cela pourra aller jusqu'à des ponts aériens, c'est-à-dire des avions militaires."