Coronavirus : "le village (calédonien) du nickel résiste" (Oryx, site d'information de l'industrie allemande)

Massif minier de Poum en Nouvelle-Calédonie
Les usines calédoniennes tournent, malgré la crise. Les mines produisent, elles aussi. Les mesures de précaution décidées par le gouvernement calédonien sont appliquées par les entreprises. Elles sont appréciées du principal site d’information de l’industrie sidérurgique allemande.

On ne peut que spéculer sur ce qui a déclenché un mouvement de baisse du marché du nickel la nuit dernière, beaucoup de rumeurs ayant entouré le stress des négociants de la Bourse des métaux de Londres. Mais, ce qui est tangible c'est que la demande en métal a progressé de 7 à 7,5% à la bourse de Shanghai. Preuve d'une certaine activité de consommation - en particulier pour le nickel.

Tendance
Cependant, mercredi matin à Londres, les cours du métal ont baissé, tombant au niveau des prix de juin 2019, 11.535 dollars. Les stocks mondiaux sous mandat du LME étaient en légère baisse, les entrepôts enregistrant 169.000 tonnes de métal. Le nickel encaisse la vague rouge qui frappe l'économie mondiale, mais il ne s'effondre pas. Une bonne nouvelle pour la Nouvelle-calédonie, berceau mondial de cette industrie.

Résistance du "village calédonien" 
Malgré tout, le prix du nickel est resté pratiquement inchangé malgré le krach boursier. Que se passe-t-il donc  ? Reprenant le langage des bandes dessinées d'Astérix et d'Obélix, "un petit village (calédonien), du nom de Nickel, lutte contre la tendance à la baisse" a indiqué le dernier rapport du site d’information de l’industrie métallurgique allemande, Oryx Commodities. Bien sûr, les prix du nickel sur le London Metal Exchange (LME) ne pouvaient pas complètement échapper à la plongée générale du marché lors du lundi noir. Mais le ralentissement, avec la baisse des prix, a été tout sauf catastrophique. Le métal d'alliage de l’acier inoxydable a donc bien résisté, en tout cas pour le moment.

Pourquoi ?
De nombreuses raisons ont été avancées pour cela, tant du côté de la demande que de l'offre: une production continue et relativement robuste d'acier inoxydable, ainsi que les premières infections de coronavirus en Indonésie, l'un des plus grands producteurs de minerai de nickel. Les usines et les mines indonésiennes tournent au ralenti ? La Chine s'est approvisionnée ailleurs, aux Philippines et en Nouvelle-Calédonie. Il ne faut pas non plus oublier que les prix du nickel n'ont pas été gonflés, autant que les actions mondiales, par la politique monétaire des banques centrales, mais ont généralement maintenu des niveaux de prix quelque peu inférieurs. Cela réduit au moins un certain potentiel de correction fondamental.

Les prix ont donc relativement bien tenus. Dans ce contexte, et malgré l’apparition des deux premiers cas de Covid-19 en Nouvelle-Calédonie, les trois usines du Caillou sont prêtes. Elles avaient déjà anticipé et adopté les mesures de précaution préconisées par le gouvernement calédonien. Entre Nouméa et Paris, pour ne prendre que le seul exemple de la SLN, les échanges sont permanents avec la direction du groupe Eramet. "Un plan de continuité d’activité est prêt, au cas où", indique une source bien informée à Paris. La Nouvelle-Calédonie est un "producteur de nickel fiable, même en situation de crise" avait indiqué Boris Mikanikrezai, analyste de Fastmarkets à Londres. Pour autant, le Territoire ne peut pas échapper à la tempête qui frappe l'économie mondiale. Il s'en protège, du mieux qu'il peut...

Cours du nickel au LME de Londres, ce 18 mars à 17.30 GMT en clôture du LME : 11.362 dollars/tonne - 4,62 %.
Cours de l'action ERAMET (SLN) + 4,09 %.