Estelle Cascarino nous a reçus à Clairefontaine, le centre national du football, quelques jours avant le départ de l'équipe de France pour l'Australie. La Guadeloupéenne, qui devrait reprendre la saison 2023-2024 avec le PSG après un prêt de six mois en Angleterre à Manchester United, a hâte d'aborder sa première grande compétition internationale avec les Bleues. Orpheline de sa jumelle Delphine pour ce Mondial, Estelle Cascarino entend bien saisir sa chance.
La 1ʳᵉ : La Coupe du monde va être une grande première pour vous, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Estelle Cascarino : Ça va, je me sens bien. C’est vrai que j’aurais préféré que ma sœur soit avec moi, mais je vais essayer de la représenter le mieux que possible. Cette compétition [ce Mondial, NDLR], je l’aborde sans me prendre la tête et je vais la découvrir petit à petit.
Justement, comment vivez-vous la blessure de votre sœur Delphine ?
Ça m’a mis un coup… Maintenant voilà, j’essaie de relativiser et je vais réaliser un rêve, je vais à la Coupe du monde. Mais, j'aurais aimé vivre cet événement avec ma sœur.
Quand vous avez appris la gravité de sa blessure, est-ce que vous vous êtes dit que c'était le sort qui s'acharnait sur vous ?
C’est vrai que ça allait être le moment, celui où l'on allait disputer notre première grande compétition ensemble. Donc forcément, ça a été difficile, on se pose des questions. Après, ce sont les aléas d’une carrière.
Cela faisait longtemps que vous n'étiez plus revenue en équipe de France. Hervé Renard vous a rappelé dès son arrivée et vous a accordé sa confiance pour le Mondial. Est-ce une confirmation ?
Ça fait plaisir, l’équipe de France, c'est toujours dans un coin de ma tête. Une fois que l'on y a goûté, on a toujours envie d’y retourner. Maintenant je suis très contente, je vais pouvoir montrer ce que je sais faire, et j’espère que ça va continuer ainsi.
Vous êtes une joueuse très polyvalente, à quel poste êtes-vous le plus à l'aise ?
Je peux jouer dans l’axe de la défense, arrière latérale ou même milieu. Mais j'ai plus l’habitude d’évoluer en défense centrale. Après, j'ai découvert le poste de milieu il n’y a pas très longtemps et je l'affectionne aussi. Mais en sélection, j’essaie de donner le maximum, peu importe le poste où j’évolue.
Cette polyvalence ne pourrait-elle pas vous porter préjudice ?
Non, je ne pense pas. Quand on a une grande compétition, c’est toujours important d’avoir des joueuses polyvalentes. En cas de blessure, on peut dépanner. Après, c'est le sélectionneur qui prend les décisions.
Pour vous, à quoi ressemble une Coupe du monde réussie ?
Ramener la Coupe à la maison, jouer et gagner. (Rires)
Si victoire finale il y a, préférez-vous défiler sur les Champs-Élysées ou sur la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre ?
(Rires) Les deux, on va dire.
Il s’est passé beaucoup de chose chez les Bleues ces derniers mois, comment trouvez-vous le groupe avant le Mondial ?
Il y a une belle ambiance, on sent de la cohésion. Il y a une belle équipe de travail et je pense que c’est ça le plus important. On voit beaucoup de sourires et d’entraide, c’est positif.
Mentalement, les joueuses semblent plus solides que par le passé. L’équipe avait-elle besoin de ce changement d’entraîneur pour repartir vers l’avant ?
J’ai été appelé pour la dernière liste de Corinne Diacre, après une longue période sans être convoquée, donc tous ces évènements, je les ai suivis de l’extérieur. Mais, je pense que le renouveau ne fait de mal à personne. Au bout d’un moment, c'est bien de connaître différents sélectionneurs. En tout cas, je trouve que ce renouveau a fait du bien, ça apporte un peu de fraîcheur et tout le monde a envie de prouver. On travaille bien et ensemble, et il y a beaucoup de sourires.