Covid-19 : reconfinement pour trois semaines à Mayotte face à la vague épidémique (préfet)

Face à l'explosion de l'épidémie de Covid-19 à Mayotte, le préfet a annoncé ce jeudi 4 février le reconfinement total du département à compter de demain, vendredi 5 février, pour trois semaines. 

Invité du journal de Mayotte la 1ère, jeudi 4 février, le préfet a tranché : un reconfinement général du département va débuter demain, vendredi 5 février, pour une durée de trois semaines. 
 

Le gouvernement m'a autorisé à placer Mayotte en confinement général à partir de demain, 18h. Nous partons sur un confinement d'au moins trois semaines. Les écoles, collèges, lycées seront fermés. Les commerces, bars, restaurants seront fermés. On va freiner l'épidémie qui nous touche aujourd'hui.

Jean-François Colombet, préfet de Mayotte

Le préfet de Mayotte annonce un confinement général à compter de vendredi 18h et pour "au moins trois semaines"

Le préfet a précisé que, contrairement au premier confinement, les liaisons aériennes avec La Réunion seront cette fois maintenues. Les voyageurs devront toutefois avoir un motif impérieux pour se déplacer. 

Avant d'arriver à cette décision de reconfinement généralisé, a explique le préfet, "On a tout tenté. Nous avons décidé le couvre-feu puis des confinements territorialisés". Les mesures de freinage déjà annoncées pour tenter d'endiguer l'épidémie n'ont donc pas été suffisantes. Depuis le 28 janvier, trois communes de Mayotte étaient déjà reconfinées (Boueni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi). Un couvre-feu à 18 heures était également en vigueur. Le 1er février, le préfet avait annoncé la fermeture pour au moins deux semaines des marchés ainsi que des lieux de culte.

Explosion épidémique

Quelques heures auparavant, l'Agence Régionale de Santé avait communiqué les derniers chiffres : 1232 cas en une semaine, des hospitalisations de plus en plus nombreuses et surtout un taux d'incidence qui s'est envolé. Alors qu'il était de 50 cas pour 100.000 habitants le 1er janvier, il est désormais de 440 cas pour 100.000 habitants. 

 

Les variants présents

Ce qui inquiète particulièrement les autorités, c'est la présence de deux variants sur le territoire : le 29 janvier, l'ARS confirmait au moins 78 cas du variant sud-africain, et un cas de variant britannique. Au total, depuis l'apparition du Covid-19 à Mayotte, il y a eu 9546 cas confirmés et 63 décès. Invitée du journal de Mayotte la 1ère, Dominique Voynet, directrice de l'Agence Régionale de Santé explique que cette deuxième vague est différente de la première : 

Le virus se diffuse partout et il touche des gens plus jeunes. Le variant sud-africain circule très vite et touche beaucoup de monde.

Dominique Voynet

A Mayotte, "le virus se diffuse partout et il touche des gens plus jeunes", explique Dominique Voynet, directrice de l'ARS. "Le variant sud africain circule très vite et touche beaucoup de monde"

L'hôpital sous pression

L'ARS explique que le centre hospitalier de Mayotte doit faire face à un nombre de passages aux urgences "nettement plus élevé que lors de la première vague" et à une hausse des hospitalisations. Le 3 février, "Le nombre de personnes hospitalisées est toujours très élevé (75 hospitalisations au total), et particulièrement dans le service de réanimation où 15 patients COVID + sont actuellement hospitalisés dont 4 entrées sur les dernières 24h.

Le niveau 1 du plan de gestion des tensions hospitalières a été activé le 29 janvier. La capacité initiale en réanimation était jusqu'à cette date de 16 lits à l'hôpital de Mayotte, mais cette capacité va passer "à une trentaine de lits en réanimation, grâce à la mobilisation du service de santé des armées", selon l'ARS. Le chef des urgences du CHM, interviewé par Mayotte la 1ère, évoque  "un mur épidémique. On a rajouté des lits. On a commencé à déprogrammer des interventions. On va devoir évacuer des malades vers La Réunion."

Et la vaccination ?

Le super-congélateur permettant de stocker les doses de vaccin à -80 degrés a été réceptionné le 25 janvier. La campagne de vaccination a débuté le jour même et se poursuit. Selon les données du ministère des Outre-mer au 2 février, 1167 personnes ont reçu la première injection. Et le nombre total de vaccins disponibles dans le département s'élève à 3510. "Nous avons consommé la totalité des doses de vaccin qui nous ont été envoyées la semaine dernière, nous sommes sur la même dynamique cette semaine", a expliqué la directrice de l'Agence Régionale de Santé.