"Nous allons inscrire notre soutien dans la durée. Dans les prochains jours, 42 soignants (de la réserve sanitaire) partiront de l'Hexagone pour compléter ou relayer les 300 personnels déjà sur place", a déclaré M. Lecornu, au terme d'une visite du Médipôle de Koutio, en périphérie de Nouméa.
Pour tenir dans la durée, il nous faut accomplir plusieurs choses. La première c'est permettre aux services hospitaliers de tenir. On a un objectif cible de 300 personnels de renfort. Je vous annonce que nous allons tenir dans la durée cet objectif de 300 personnels.
Une attention particulière sera également portée sur le maintien des stocks de matériel médical. De quoi satisfaire les personnels soignants : "Sans cette venue de personnels métropolitains, nous ne pourrions pas accueillir tous ces patients", confie Mathieu Série, médecin réanimateur au Médipôle.
Le ministre a en outre indiqué que des patients, sous réserve de l'accord des familles, "pourraient être évacués" dans l'Hexagone afin de soulager le service de réanimation de l'hôpital dont 90% des 61 lits Covid sont occupés.
Le reportage sur place de Nouvelle-Calédonie la 1ère :
Alors que le Caillou est frappé depuis le 6 septembre par une violente épidémie de coronavirus, qui a fait jusqu'alors 225 morts, Thierry de Greslan, président de la commission médicale d'établissement, a expliqué au ministre que la saturation était telle qu'un "gros accident de la route ne pourrait être pris en charge".
Solidarité nationale
Faisant suite à une demande des autorités locales, Sébastien Lecornu a annoncé que le service de santé des armées "était en train de documenter les besoins" pour augmenter les capacités en réanimation. Sur le plan financier, il a indiqué que la dernière tranche de la subvention de 80 millions d'euros précédemment accordée à l'archipel, resté 18 mois exempt de Covid, pour payer la protection sanitaire de ses frontières serait versée "cette semaine" et qu'une nouvelle enveloppe liée à la crise actuelle serait discutée jeudi avec le président du gouvernement collégial, Louis Mapou.
"Nous avons fait un choix politique, validé par le président de la République, selon lequel il n'est pas question que les dépenses purement Covid fassent l'objet de dettes. C'est la solidarité nationale", a insisté M. Lecornu. Rappelant que la Nouvelle-Calédonie avait été avec la Polynésie française, le premier territoire de la République à être livré en vaccins en janvier, Sébastien Lecornu a par ailleurs regretté que "du temps ait été perdu", tout en exhortant les habitants à se faire vacciner.
Actuellement, moins de 50% de la population totale de Nouvelle-Calédonie (280.000 hab.) possède un schéma vaccinal complet alors que le taux d'incidence, pourtant en net recul, reste élevé (331 cas pour 100.000 habitants).
Interrogé sur le maintien ou pas du troisième référendum sur l'indépendance le 12 décembre, qui divise la classe politique calédonienne, le ministre a réaffirmé que ce scrutin crucial se tiendrait "à l'heure" sauf si "l'épidémie devenait hors de contrôle".