Un procès pour démêler les responsabilités et pour comprendre. Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, l'Airbus A 310 de la Yemenia Airways disparaît des écrans radars et plonge dans l’océan Indien. L’avion qui reliait Sanaa, au Yémen, à l’aéroport de Moroni, aux Comores, transportait 153 passagers. Une seule personne a survécu. Bahia Bakar avait 12 ans lors du crash. Elle se rendait aux Comores avec sa mère pour assister à un mariage. La jeune fille, éjectée de l’avion lors du choc, s’est retrouvée dans l’eau. Elle est restée à la surface en s’accrochant à un débris de l’appareil pendant plus de dix heures, avant d’être secourue par des pêcheurs. Bahia Bakar, 25 ans aujourd’hui, sera présente au procès qui s’ouvre lundi 9 mai à Paris.
Yemenia Airways a été mise en examen en 2013 pour homicides et blessures involontaires. La compagnie aérienne a déjà été condamnée à verser des indemnités aux proches des victimes. L’enjeu du procès qui s’ouvre lundi sera de déterminer les responsabilités dans ce drame.
Erreur humaine ou problème technique ?
La piste que visait l’appareil est connue pour être difficile et le vent était particulièrement fort ce jour-là. Mais l’enquête, menée par les Comores, la France et les Etats Unis, pointe des erreurs de pilotage. L’avion volait trop bas, sans doute à cause d’une erreur de manipulation disent les enquêteurs. Alors qu’il s’approchait de la surface de l’eau, un système automatique de remise des gaz se déclenche. Le pilote, qui aurait dû reprendre le contrôle du levier, ne l’a pas fait. L’avion s’est abîmé en mer peu après.
Yemenia Airways est notamment poursuivie pour n’avoir pas assez formé ses pilotes et pour avoir maintenu ses vols de nuit depuis et vers Moroni malgré le dysfonctionnement des feux de certaines pistes de l’aéroport. Deux ans avant le drame, la Direction générale de l’aviation civile française avait constaté "de très nombreux défauts" sur l’appareil. La Commission européenne avait mis, en 2008, la compagnie Yemenia sous surveillance, la suspectant de ne pas respecter les règles de sécurité internationale.
Le procès durera du 9 mai au 2 juin 2022.
Bahia Bakar témoigne de son histoire en 2019 au micro de Henri Hélie :