Mansour Kamardine a regretté, ce mardi, à l'Assemblée nationale, que l'accès à l'eau courante ne soit plus assuré à Mayotte "depuis cinq ans". "En ce moment même, les habitants de Mayotte n'ont plus d'eau courante que cinq jours par semaine et n'ont accès à l'eau potable que trois jours par semaine, déplore l'élu mahorais. Pire, l'eau courante n'est plus potable pour les enfants de moins de quatre ans sur plusieurs parties du territoire."
"L'évolution démographique de Mayotte crée un besoin de pratiquement +5% de production d'eau chaque année, l'enjeu est donc de taille", rappelle Sébastien Lecornu. Si la demande en eau augmente, c'est "bel et bien un problème de production qu'il faut résoudre", reconnait le ministre qui rappelle qu'il s'agit d'une "compétence décentralisée depuis toujours". Sébastien Lecornu refuse de se substituer aux compétences du SMEAM, Syndicat mixte d'eau et d'assainissement de Mayotte qui les rassemble, mais propose de les accompagner.
Usine de dessalement
Alors que la vétusté du réseau de canalisations est fréquemment pointée du doigt à Mayotte, le ministre des Outre-mer a promis de mettre un coup d'accélérateur à deux grands projets qui touche à la production de l'eau. D'abord, l'usine de dessalement de Petite-Terre. Dans ce dossier, "le compte n'y est pas, affirme le ministre, de la part du délégataire Vinci."
Il regrette la lenteur du projet. "Je les ai enjoints par écrit à donner un calendrier précis." Dans l'hémicycle, le ministre affirme ne pas se satisfaire de la date évoquée, juin 2022, "trop éloignée". L'investissement dans une usine de dessalement avait été prévu par le plan d'urgence signé en février 2017. Le dossier avait déjà été évoqué à l'Assemblée nationale par Mansour Kamardine en novembre 2019.
Retenue collinaire
La troisième retenue collinaire est l'autre dossier abordé par le député mahorais et Sébastien Lecornu. "Ca fait plusieurs fois que l'État propose aux élus du territoire de se substituer en maîtrise d'ouvrage, nous n'avons toujours pas de réponse", explique-t-il. Sébastien Lecornu s'engage à financer les études et les travaux, si les autorités locales souhaitent le faire en maîtrise d'ouvrage propre.
Cette troisième retenue, programmée il y a 20 ans, n'a toujours pas été construite, alors que le SIEAM, devenu Syndicat mixte d'eau et d'assainissement de Mayotte est en difficulté financière.