Seul accès pour se rendre au Mont-Dore sud : la voie maritime avec les rotations de bateau navette. À bord l'ambiance est surréaliste, d'épaisses fumées noires surplombent la tribu de Saint-Louis, où les forces de l'ordre interviennent pour une opération de sécurisation.
Quelques minutes plus tard les passagers peuvent débarquer dans un quartier en presque autarcie depuis un mois. Ici les habitants s'organisent comme ils peuvent pour obtenir des produits de première nécessité.
Les files d'attente devant les magasins d'alimentation s'allongent. Pour Kenny cogérant d'une petite épicerie les approvisionnements sont insuffisants.
"Les marchandises, on doit les restreindre, les limiter en mode ravitaillement. Par exemple, les familles qui ont 8 personnes chez elles, on doit leur dire 2 poulets, 1 poulet, 2 pains seulement. C'est compliqué quand même."
Les Montdoriens ont l'habitude de prendre leur mal en patience mais beaucoup confient être à bout.
La situation sanitaire demeure elle aussi préoccupante. Xavier Le Baut est médecin généraliste, tributaire des navettes pour assurer ses consultations. Il doit fermer le cabinet en milieu de journée.
"On a des consultations qui sont assez contractées, obligé de passer par des consultations libres au cabinet pour voir les patients. Et je pense aussi aux personnes âgées, qui sont isolées à leur domicile, et que malheureusement nous ne pouvons plus aller voir à l'heure actuelle à cause de ce temps qui est réduit."
Les exactions des émeutiers ajoutent à la détresse. Mais la solidarité émerge comme un phare dans la tempête. En bord de plage, l'école des 3 îlots a vu le jour il y a 3 semaines. Isabelle est enseignante à Yawé, elle a tenu à participer à cette initiative.
"L'idée c'est quand même déjà en premier de les remobiliser, de les sortir de la maison et puis de les remettre en action en utilisant l'école, de proposer des petits jeux, des choses plutôt ludiques, des petites révisions."
Un havre de paix pour redonner le sourire aux enfants, semblant de normalité dans un quotidien bouleversé.
Un reportage de Marion Thellier et Claude Lindor de NC la 1ère.