Après 2019 et 2022, la Karukera One Love festival voulait frapper un grand coup pour son retour. Avec près de 50 artistes au programme, dont des pointures de la musique caribéenne comme Kalash, Beenie Man, M. Vegas, Rachelle Allison, Roody Roodboy, Tiitof ou encore Saël.
Pour la première journée, ce samedi 9 septembre, malgré une étouffante chaleur, plusieurs milliers de festivaliers ont fait le déplacement. "C’est la première fois que je viens, je suis trop contente d’être là, malgré la chaleur, ça fait trop du bien de retourner aux sources avec de la bonne musique", déclare Lydiane, originaire de la Martinique.
Un peu plus loin, caché sous un arbre à attendre que la ferveur monte d’un cran, Alexandre, un habitué de ce festival, en profite pour se remémorer les saveurs de son île, la Martinique. "Je trouve que c’est important d’organiser ce type d’évènement, car ça permet de rassembler toute la communauté antillaise de Paris. […] Ça fait plaisir de revoir nos sonorités et goûts qu’on a découverts chez nous et qu’on ne voit pas souvent à Paris. Puis c’est aussi une bonne manière de commencer l’année scolaire", estime-t-il.
"Ça rappelle le péyi"
Hormis la musique et les danses en tout genre, les nombreux festivaliers peuvent, l’instant d’un week-end, découvrir ou redécouvrir les spécialités culinaires des nombreux territoires de la Caraïbe.
Parmi tous les stands, il y en avait un tenu par des Marie-Galantais installés en région parisienne depuis près d’une trentaine d’années. "Aujourd’hui, on propose beaucoup de produits de chez nous : sorbet aux cocos, pâtés, bokits et gâteaux en tout genre, sans oublier les agoulous. Ça rappelle le 'péyi', même s’il n’y a pas de plage, mais il y a de l’eau donc ils peuvent se baigner", déclare Fabrice.
Des artistes conquis
Le public était au rendez-vous, mais les musiciens aussi. Après près de deux heures animées par divers DJ de la scène afro-caribéenne, les artistes invités sont venus apporter leur pierre à l’édifice dans la chaleur qui pesait déjà sur Torcy. C’est tout d’abord l’artiste haïtien Roody Roodboy qui est venu mettre le feu avec ses sonorités endiablées.
En redescendant de la scène, il était ravi de l’accueil des festivaliers. "J’ai vraiment apprécié de voir toute cette foule devant moi, il y avait toute la Caraïbe de réunie et ça fait vraiment plaisir. […] Si on me demande de revenir demain, je dis oui tout de suite", annonce-t-il.
Quelques minutes après l’artiste haïtien, c’est la Guadeloupéenne Rachelle Allison qui a continué de faire monter la température. "C’est la première fois que je fais la Karukera One Love, je suis très contente de la faire. Il fait super beau, je me suis préparée depuis des semaines pour offrir aux festivaliers un spectacle du feu de dieu", prévenait-elle avant de rentrer en scène.
D’autres artistes bien connus de la scène antillaise étaient au rendez-vous, et ils n’ont pas boudé leur plaisir à l’instar de l’humoriste guadeloupéen Yolau. "Ça fait plaisir, il y a du sable, nous sommes aux Antilles concrètement. […] Je pense que c’est quelque chose de très bien pour la communauté caribéenne de Paris, car j’ai remarqué que dans l’Hexagone, il n’y avait pas beaucoup d’évènements comme ça. À Londres et Amsterdam, il y en a, mais à Paris pas beaucoup, donc c’est incroyable", déclare-t-il.
Même son de cloche du côté de Rodman, humoriste guyanais en charge de l’animation sur ce festival : "Je n’avais jamais fait de festival à Paris, franchement l’ambiance est bonne. Tout ce que les organisateurs recherchaient est présent, je pense. […] C’est la cerise sur le gâteau avant la rentrée."
La Karukera One Love se poursuit jusqu’à ce dimanche 10 septembre. Les festivaliers ne seront pas déçus, car la star martiniquaise Kalash devrait se produire, ainsi que le chanteur de zouk Slai.