Plus de 24 heures après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le premier avion transportant du matériel de secours est enfin arrivé. La tâche est lourde. La tempête a tout détruit sur son passage : l'aéroport, le centre hospitalier, nombre de bâtiments publics... L'ensemble du bâti a souffert. Les constructions les moins solides (les bidonvilles) ont tout bonnement été balayées et ne sont plus qu'un tas de tôles et de bois.
Dès samedi, l'État a mis en place un pont aérien entre La Réunion et Mayotte pour acheminer de l'aide humanitaire. Les secours s'organisent. Ces prochains jours, il faudra sauver, soigner, réparer ce qui peut l'être. Mais il faudra aussi, et surtout, assurer l'approvisionnement en nourriture et en eau potable, a insisté le Premier ministre François Bayrou à l'issue de la réunion de crise interministérielle organisée au ministère de l'Intérieur.
Dons et kits d'urgence
Déjà, plusieurs associations nationales ont lancé des appels aux dons pour venir en aide aux habitants du département le plus pauvre de France. Le Secours populaire va solliciter son fonds d'urgence, dédié à ce genre de situation dramatique, et invite donc la population à lui faire des dons. "L'action du Secours populaire et de ses partenaires va s’inscrire dans la durée pour accompagner les sinistrés vers le retour à une vie normale", promet l'association dans un communiqué de presse.
Les bénévoles de la Protection civile, eux, "s’activent pour apporter leur soutien aux populations affectées : soutien d’urgence, distribution de matériel essentiel, déblaiement des maisons et accompagnement des familles sinistrées". L'association a également lancé un appel aux dons.
De son côté, la Croix-Rouge, via son antenne située à La Réunion, va bientôt envoyer des kits d'urgence à Mayotte, comme l'a annoncé son superviseur pour l'océan Indien, Christian Pailler sur Franceinfo, dimanche matin. Ces lots d'urgence seront composés de "de kits de reconstruction de l'habitat, de bâches, de lampes solaires, de kits hygiène, de générateurs de savon, de tentes".
L'association humanitaire va également fournir du matériel pour le traitement de l'eau, ainsi que pour la mise en place d'un hôpital modulaire, alors que le Centre hospitalier de Mayotte a été endommagé lors du passage du cyclone.
Les populations ont besoin de vivres, d'eau, d'abris, des priorités avec la santé qui doivent se mettre en route rapidement.
Christian Pailler, superviseur de l’action de la Croix-Rouge dans l’océan Indien
L'arrivée des renforts
Attention, toutes les associations et ONG n'agissent pas forcément à Mayotte. Elles appellent donc à la vigilance pour que les potentiels donateurs ne se fassent pas arnaquer. Par exemple, Oxfam France a indiqué sur ses réseaux sociaux qu'elle ne menait pas d'activités dans le département. "Certains sites internet malveillants pourraient vous tromper. Ne donnez qu'à des associations reconnues et présentes sur place", prévient l'association.
En plus de l'aide humanitaire, la solidarité se met aussi en place en ligne pour permettre aux familles d'avoir des nouvelles de leurs proches vivant à Mayotte, alors que la communication avec l'archipel reste compliquée. Sur les réseaux sociaux, certains créent des groupes pour mutualiser les informations.
Le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau doit se rendre à Mayotte lundi avec le ministre en charge des Outre-mer, François-Noël Buffet pour assurer la population du soutien de l'État. Les rotations aériennes et maritimes se mettent petit à petit en place pour permettre à l'aide d'arriver.
Dimanche, le secrétaire d'État aux Partenariats internationaux Thani Mohamed Soilihi a annoncé que le ministère des Affaires étrangères a "pris contact avec le voisinage de Mayotte (Madagascar, le Mozambique) pour voir comment faire acheminer des secours et des vivres le plus rapidement possible". Par ailleurs, un numéro d'information a été mis en place pour répondre aux questions de la population (09 70 80 90 40).