Dans la course contre-la-montre engagée pour aider Mayotte, archipel ravagé par le cyclone Chido, des dizaines de collectivités ont débloqué lundi des aides exceptionnelles, malgré un contexte budgétaire tendu.
Le Premier ministre François Bayrou, qui participait dans la soirée au conseil municipal de Pau, ville dont il reste maire, a fait voter une aide de 25.000 euros pour Mayotte. "Devant cette situation, il faut que la solidarité nationale s'exprime, toutes les solidarités nationales", a-t-il dit, en appelant toutes les collectivités du pays à participer au mouvement de solidarité.
"Les conséquences humaines, sanitaires et matérielles ne sont pas encore entièrement connues mais les premiers constats sur place indiquent qu'elles sont catastrophiques et durables", a réagi l'Association des maires de France (AMF).
Dans un communiqué, la première association d'élus appelle les communes et les intercommunalités à "apporter au plus vite un soutien financier aux opérations d'urgence" en adressant leurs dons à la protection civile, avec qui un dispositif "de veille et de soutien" a été mis en place.
Financer l'aide et la reconstruction
"L'urgence est le secours aux victimes, la fourniture de biens essentiels, le déblaiement et le rétablissement des infrastructures d'importance vitale", souligne le communiqué, co-signé par plusieurs associations (France urbaine, l'Anel et l'Unccas).
Réunie en conseil métropolitain, la Métropole du Grand Paris a, elle, voté une enveloppe de 500.000 euros. Certains conseils départementaux sont aussi mobilisés, comme le Var et l'Eure-et-Loir qui ont chacun débloqué 10.000 euros lundi, ou encore celui des Alpes-Maritimes, dont le président Charles Ange Ginésy (LR) a dit vouloir proposer le vote d'une enveloppe de 100.000 euros.
L'association Départements de France a annoncé l'ouverture d'un "compte spécial" pour recueillir les dons de première urgence des départements. "Au-delà de la première urgence et de la course de vitesse pour sauver les vies, la reconstruction va être un enjeu d'autant plus important que le département de Mayotte faisait déjà face à des défis considérables, tant au niveau de la production et la distribution d'eau potable qu'en matière d'urbanisme", a reconnu l'association. Routes, hôpitaux et établissements scolaires ont été sévèrement touchés par le cyclone Chido, le plus destructeur depuis 90 ans.
"Élan de solidarité"
Régions de France a, elle aussi, annoncé la création d'un fonds de solidarité. "La situation dramatique que vit Mayotte doit conduire à un très vaste élan de solidarité nationale", a souligné sa présidente Carole Delga, qui dirige également la région Occitanie.
Plusieurs villes ont annoncé des soutiens financiers, comme Nice, dont le maire Christian Estrosi fera voter mercredi une aide de 100.000 euros en conseil municipal. Marseille débloque aussi une aide de 50.000 euros, en complément de l'envoi de sapeurs-pompiers, parmi lesquels deux médecins et une infirmière seront sur place mardi, dans l'attente de 17 personnes supplémentaires.
Dijon et sa métropole ont également annoncé un versement de 100.000 euros à la Croix-Rouge de Côte-d'Or, qui a déployé des équipes, ainsi que Nancy et sa métropole pour le Secours populaire, ou encore l'agglomération de Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand et Viry-Châtillon (Essonne).
"Personne ne peut rester indifférent face à ces images de l'île dévastée, de bidonvilles complètement détruits", a déclaré dans un communiqué Christophe Béchu, ex-ministre de la Transition écologique redevenu président de la communauté urbaine d'Angers, qui a débloqué 30.000 euros.
L'Association des petites villes de France a appelé à une "mobilisation générale" d'urgence en invitant ses élus à soutenir financièrement la Fondation de France. Certaines mairies ont mis en berne leurs drapeaux en hommage aux victimes.
Dans le Gard, les pompiers ont par ailleurs annoncé l'envoi à Mayotte de l'hôpital de campagne Escrim (Élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale). Ce module engage un détachement de 90 sauveteurs, composé de sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile du Var et de sapeurs-pompiers du Gard.