Darmanin propose une rencontre à Pulvar, qui l'accepte "avec enthousiasme"

Audrey Pulvar et Gérald Darmanin

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a proposé mardi une rencontre à Audrey Pulvar, la tête de liste des socialistes aux régionales en Ile-de-France qu'il a accusée de "diffamer la police", ce qu'elle a accepté "avec enthousiasme".

"J'ai bien vu l'intention et la main tendue du ministre de l'Intérieur et donc je la saisis", a affirmé Mme Pulvar lors d'une conférence de presse. "Le ministre de l'Intérieur me propose de me rencontrer et je me rendrai à cette invitation avec enthousiasme et un esprit purement républicain qui m'anime depuis toujours".

Rencontre dans les prochains jours


Mardi dans un tweet, M. Darmanin a assuré avoir "entendu les propos de Mme Pulvar (plus tôt dans la matinée sur LCI, NDLR) explicitant clairement que, pour elle, la police n'était pas raciste. J'en prends acte. Je lui propose de la rencontrer dans les prochains jours".


Dimanche, Gérald Darmanin avait déposé plainte contre Audrey Pulvar, l'accusant de "diffamer la police", après qu'elle eut jugé "assez glaçante" la manifestation policière devant l'Assemblée nationale le 19 mai à laquelle le ministre s'était rendu.

Vidéo de juin 2020


Dans l'entourage du ministre, on précise toutefois que "par ce tweet, il ne renonce pas à la plainte. Il salue les propos clairs d'Audrey Pulvar ce matin et souhaite échanger avec elle". Sa plainte vise également une vidéo de juin 2020, exhumée samedi sur Twitter par Pierre Liscia, porte-parole de Libres!, le mouvement de Valérie Pécresse, candidate à sa réélection en Île-de-France. Audrey Pulvar y dénonçait "le racisme dans la police" en France, lors d'une manifestation à Paris en hommage à George Floyd, cet Afro-américain tué par un policier à Minneapolis.

Lundi, la candidate a à son tour déposé plainte contre le ministre, pour "dénonciation calomnieuse". "Je suis contente que le ministre de l'Intérieur ait entendu mon propos dans son intégralité, qui était le même propos que celui que j'ai toujours tenu: non, je ne considère pas que toute la police nationale soit violente et raciste; au contraire, je soutiens la police nationale, qui est une institution de la République que je respecte", a affirmé Mme Pulvar mardi.

"Je soutiens les policiers, je sais qu'ils sont les cibles", et "je vois les difficultés auxquelles ils sont confrontés, tous les jours, sur le terrain, dans mes déplacements". "J'ai exprimé à chaque fois, à chaque drame malheureusement ma compassion et ma solidarité à l'égard des victimes, de leurs proches, de leurs collègues et de l'institution", a-t-elle soutenu. Selon elle, "il arrive que des policiers et des policières se conduisent de façon anti-républicaine et dans ce cas, me semble-t-il, ils doivent être sanctionnés".
 


Interrogé sur la démarche du ministre à Bruxelles où il participe au sommet du Conseil européen, le président Emmanuel Macron a réaffirmé son attachement "au bon fonctionnement des institutions républicaines" et "à l'Etat de droit". "Nous ne tolérerons aucune violence à l'égard de celles et ceux qui se sont engagés pour garder la paix dans notre pays", a-t-il dit.