Comment se propage le coronavirus dans les Outre-mer ? À quelle vitesse le nombre de cas de Covid-19 évolue-t-il dans chaque territoire ? Outre-mer la 1ère vous propose de suivre, jour après jour, la progression de la maladie dans les territoires français des trois océans.
Le virus Covid-19 serait entré pour la première fois dans l'Hexagone le 16 janvier par le biais d'un touriste chinois. Il a fait son apparition Outre-mer quelques semaines plus tard. La maladie a d'abord été détectée le 1er mars à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, deux îles des Antilles.
Le lendemain, jeudi 12 mars, la Guadeloupe officialise l'apparition de la maladie dans le département de l'Atlantique. Deux jours plus tard, elle est signalée à Mayotte, archipel de l'océan Indien au large des côtes du Mozambique. Et la Nouvelle-Calédonie n'échappe pas à la maladie : les deux premières personnes atteintes arrivent sur cette île du Pacifique le 18 mars à bord d'un avion en provenance d'Australie.
Enfin, l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon dans l'Atlantique Nord est préservé jusqu'au samedi 4 avril, quand le préfet annonce le premier test positif : une personne qui se trouvait en quatorzaine depuis quelques jours.
Seul un territoire est à ce jour épargné : l'archipel de Wallis et Futuna dans le Pacifique.
À partir du 13 mai, les autorités sanitaires de Guadeloupe annoncent qu'elles ne délivreront plus qu'un bilan hebdomadaire de la propagation de Covid-19 qui a atteint un palier dans l'archipel. La Martinique fait de même. Les autres territoires continuent de rendre publiques ces informations de façon quotidienne.
D'une manière générale, en Outre-mer, l'accroissement du nombre de cas est régulier jusqu'au 20 mars. À partir du samedi 21 mars, le nombre de cas augmente plus rapidement. Le bilan global avoisine alors les 200 cas. Il passe la barre des 500 cas une semaine plus tard, le samedi 28 mars. La barre des 1000 cas est franchie le 7 avril, celle des 2 000 est franchie le 13 mai. 15 jours plus tard, le 28 mai, le seuil des 3 000 cas avérés est franchi. Et le 18 juin, les Outre-mer comptent plus de 5 000 contaminations. La barre des 10 000 cas est franchie le 13 juillet.
À partir du 2 avril, la propagation du virus ralentit. Le nombre de nouveaux cas quotidiens diminue nettement. Certains territoires n'annoncent pas de nouvelles contaminations plusieurs jours d'afillée, comme la Guadeloupe, La Polynésie ou la Nouvelle-Calédonie. Mais cette photographie d'ensemble cache de grandes disparités : Mayotte, dans l'océan Indien, connait une très forte accélération de la propagation du virus en avril puis début mai. Le déconfinement est d'ailleurs repoussé dans l'archipel de l'océan Indien. En Guyane, c'est au mois de juin que le nombre de contamination explose, redressant visiblement la courbe du graphique.
Si les chiffres peuvent paraître faibles par rapport à ceux de l'Hexagone, ils doivent être analysés en regard de la population de ces territoires, de la capacité d'accueil des hopitaux et des maisons de santé, ainsi que des conditions sanitaires : éloignement des grands centres de soins, coupures d'eau courante fréquentes, habitats insalubres...
1 - La Guyane
Les premiers cas ont été rencensés en Guyane la 4 mars. Il s'agit de résidents de la commune de Saint-Laurent du Maroni qui ont tous été contaminés lors d'un voyage dans l'Hexagone : ils ont participé au rassemblement religieux qui s'est tenu à Mulhouse du 17 au 24 février.Lundi 25 mai, 25 contaminations supplémentaires sont recensées pour un total de 353 cas avérés. La cellule de crise de la préfecture annonce un durcissement du couvre-feu et un renforcement des mesures sanitaires pour lutter cntre la propagation du virus, mais elle renonce à réinstaurer le confinement qui serait un "désastre" selon Gabriel Serville, notamment. Le 15 juin, le territoire est classé au stade 3 de l'épidémie, le reconfinement de la popualtion est de nouveau envisagé. Les autorités dénombre alors 1326 cas avéré. Dix jours plus tard, le 25 juin, ce bilan se monte à 3033 contaminations. L'épidémie est galopante.
Le centre hospitalier annonce un premier décès le lundi 20 avril : il s'agit d’un homme de 70 ans qui était en réanimation depuis six jours. Le 19 juillet, 37 décès liés au Covid-19 ont été recensés.
2 - Mayotte
L'archipel de l'océan Indien reste longtemps le plus fortement touché par le virus, avant d'être détrôné par la Guyane. Le premier cas est annoncé à Mayotte le samedi 14 mars. Le lundi 27 mars, le 101e département dépasse La Réunion et tous les autres territoires en nombre de cas recensés : ce jour-là, les autorités annoncent 433 personnes infectées.Les autorités décident de repousser le déconfinement à Mayotte, alors qu'il démarre le 11 mai dans l'Hexagone et les autres département d'Outre-mer.
3 - La Réunion
C'est seulement une dizaine de jours après l'apparition de la maladie en Outre-mer que les autorités du territoire ont annoncé le premier cas. Il est ainsi détecté le mercredi 11 mars. Dans ce département de l'océan Indien, le premier patient est un habitant de Saint-Denis, âgé de 80 ans, de retour d’une croisière aux Bahamas et qui a transité par Paris.Pendant une semaine, du 11 au 18 mars, le nombre de malades augmente de façon régulière et relativement lente jusqu'à atteindre 15 cas. À partir du jeudi 19 mars, la propagation s'accélère : 28 cas sont annoncés par l'ARS, un bilan presque doublé en 24h, ce qui témoigne de l'intensification de la transmission de la maladie dans l'île. Ce chiffre total est encore multiplié par cinq quasiment au cours de la semaine suivante, passant de 28 à 135 le 26 mars. Le début du confinement, le 17 mars, ne permet pas d'enrayer le phénomène, car d'après le conseil scientifique mis en place par Emmanuel Macron, "les effets épidémiologiques du confinement ne peuvent être observés qu’à partir d’une durée de deux à trois semaines".
Deux patients arrivés de Mayotte par évacuation sanitaire décès à La Réunion.
5 - La Guadeloupe
La courbe de propagation du virus est sensiblement différente dans l'île des Antilles où le virus a été repéré pour la première fois le 12 mars.Une première variation notable est observée quatre jours plus tard, le 16 mars, lorsque le nombre de cas recensés officiellement passe de cinq à 18 en 24h. Ce jour-là, l'état d'urgence sanitaire est annoncé pour les territoires d'Outre-mer. À partir du jeudi 19 mars, si la progression du virus se poursuit, elle semble ralentir une première fois. Le nombre de nouveaux cas diminue (+6 le 20 mars, +5 le 21 mars, +2 le 22 mars) et la courbe tend à s'applatir avant une nouvelle accélération à partir du mardi 24 mars.
Quatre jour plus tôt, le 20 mars, la Guadeloupe enregistre un premier décès : une patiente de 71 ans présentant une comorbidité succombe à la maladie. Le Covid-19 fait une deuxième victime le 27 mars, puis deux autres le 29 mars. Le lendemain puis le 1er, le 3 et le 7 avril, quatre nouveaux décès sont enregistrés. Le d26 juin, le coronavirus a causé 14 morts au total, officiellement, dans l'île papillon.
Entre temps, la progression du virus ralentit. À partir du 1er avril, le nombre de nouveaux cas quotidiens diminue. Le 7 avril, aucun nouveau cas n'est enregistré, un première depuis le 15 mars. Le territoire déplore tout de même un décès supplémentaire ce jour-là. Un palier est atteint le 9 avril (143 cas). Au cours des quatres semaines suivantes, seuls 11 cas sont recensés (154 le 10 mai).
6 - La Martinique
Le jeudi 5 mars, l'ARS de Martinique confirme la présence de la maladie sur le territoire : deux cas sont pris en charge par le SAMU.La propagation semble contenue les premiers jours. Mais le 15 mars, la Martinique enregistre un premier décès lié au Covid-19 : une patiente de 86 ans succombe à la maladie. La progression est régulière jusqu'au 25 mars. Le territoire des Antilles comptabilise alors 66 cas avérés. Le nombre de nouveaux cas recensés quotidiennement augmente soudain : alors qu'il avait toujours été inférieur à 10, il passe soudain à 14 le 26 mars (80 cas au total).
Dès les premiers jours d'avril, la courbe commence à s'applatir, le nombe de nouveaux cas quotidiens diminue nettement. Sur la semaine du 13 au 20 avril, seuls six nouveaux cas sont recensés officiellement par les autorités de l'île.
⇒ A partir du 15 mai, le bilan des autorités n'est plus quotidien mais hebdomadaire, comme en Guadeloupe.
Précisions sur la méthodologie
Cet article est mis à jour toutes les 24h.La carte et les graphiques ci-dessus sont des représentations du nombre de tests qui se sont révélés "positifs" dans les territoire d'Outre-mer et non pas du nombre réel de personnes porteuses du virus.
Les données sont celles rendues publiques par les ARS, les préfectures, les hauts-commissariats et les gouvernements de la Polynésie et de la Nouvelle-Calédonie.
Les dates indiquées sont celles des territoires : ainsi, un cas détecté le 22 mars en Polynésie, alors que l'Hexagone est déjà dans la journée du 23 mars, est répertorié à la date du 22 mars.
Pour la carte, un seul point géographique a été retenu pour chaque territoire. Les bilans des autorités sanitaires ne permettent pas de localiser précisément chacun des cas. Les Îles du Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ont été regroupées.