Décès d'une Réunionnaise à Tours : cinq ans de prison dont 18 mois de sursis requis pour l'accusé en appel

La famille de Marine Ethève, jeune Réunionnaise de 24 ans, décédée alors qu'elle rentrait chez elle, à Tours.
Dans la soirée du 7 novembre 2021, Marine Ethève, jeune Réunionnaise de 24 ans, s'est faite percuter par une voiture en rentrant d'une soirée, à Tours (Indre-et-Loire). Après un premier jugement prononcé en octobre dernier contre le conducteur, le parquet a décidé de faire appel : cinq ans dont 18 mois de sursis probatoire sont requis.

Retour devant la justice pour l'accusé qui a renversé Marine Ethève. Lors de ce nouveau procès, le procureur général a requis une peine de cinq ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Mais pas de quoi apaiser la douleur de Stéphanie et Herland Ethève, les parents de Marine "Cela ne nous conviendra jamais, mais c'est déjà mieux que deux ans. Il faut trouver un juste équilibre pour que Monsieur Thomas réfléchisse à ce qu'il a fait", réagit la mère de Marine Ethève à la sortie de la cour d'appel d'Orléans (Loiret), encore très émue.

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 2021, aux alentours de 3 h 40, la jeune Réunionnaise de 24 ans, rentre à pied à son domicile après une soirée à Tours, en Indre-et-Loire. Alors qu'elle traverse un boulevard sur un passage piéton, Marine Ethève se fait faucher par une voiture qui prend la fuite. 

La Réunionnaise, originaire de Petite-Ile, est transportée à l'hôpital. Elle décède des suites de l'accident le lundi 8 novembre 2021 dans la soirée. Le chauffard, Alexandre Thomas, un jeune homme de 26 ans, se rend finalement à la police douze heures après le tragique accident.

Première condamnation

En octobre 2022, Alexandre Thomas est condamné par le tribunal judiciaire de Tours à deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, pour homicide involontaire avec comme circonstance aggravante le délit de fuite. "Il n'y a pas eu de confiscation du véhicule", précise Maître Bendjador, avocat de l'accusé. Début décembre, l'accusé avait demandé une mise en liberté qui lui a été refusée. Alexandre Thomas est en détention depuis 13 mois.

Maître Bendjador considère que la première condamnation était "équilibrée" et ne comprend pas la décision d'appel du parquet : "cette peine [trois ans de prison] est déjà sévère pour quelqu'un ni n'a pas de casier judiciaire. À mon sens, cet appel ne fait que prolonger inutilement la douleur de la famille."

Selon son avocat, le conducteur est "conscient de la situation dans laquelle il a mis la famille de la victime, ainsi que la sienne". "Mon client avait déjà prononcé ses excuses lors du procès précédent, il est à nouveau prêt à faire face à ses responsabilités", termine Me Bendjador. 

Pour la famille Ethève, l'accusé continu "de s'enfoncer dans ses déclarations", autrement dit, "qu'il était en état de choc, d'où le fait qu'il ne se soit pas rendu à la police immédiatement."

Une jeune maman "pleine de vie"

Marine Ethève aurait eu 25 ans une semaine après son accident. La Réunionnaise était maman d'une petite fille, maintenant âgée de cinq ans. "On a été honnête avec elle depuis l'accident. À chaque démarche que nous faisons, nous lui expliquons avec des mots d'enfants", souligne la mère de Marine. Les parents de la victime sont très investis auprès de leur petite-fille, le papa quant à lui, reste absent de ce combat judiciaire.

À 18 ans, la jeune Réunionnaise était pompier volontaire, une passion qu'elle partageait avec son papa, lui aussi pompier. Elle était venue à Tours pour reprendre des études de moniteur-éducateur. "Elle voulait travailler avec les autistes et les enfants en difficulté", raconte Stéphanie Ethève dans les colonnes de La Nouvelle République. Elle avait beaucoup de courage, elle aimait aider les autres."

Après son décès, la famille Ethève a décidé de faire un don d'organes, ce qui a permis de sauver la vie de six personnes. Les parents de Marine se battent désormais pour que les lois sur les délits routiers soient modifiées. 

"Ils nous faudra beaucoup de temps pour tourner la page. Même s'il était condamné à 20 ans de prison, je ne suis pas sûre que l'on pourrait. Cela reste une plaie ouverte pour nous", martèle Stéphanie Ethève.

Le délibéré aura lieu le 13 février prochain.