En Outre-mer, 80% de ménages sont éligibles à un logement social. Mais ils ne sont que 15% à en bénéficier selon la Cour des comptes. Pour ne pas réitérer l'échec du précédent "plan logement Outre-mer", la Délégation sénatoriale aux Outre-mer préconise un pilotage au plus près du terrain, afin de construire une politique du logement spécifique à l'Outre-mer. Les sénateurs proposent dans un rapport une approche territorialisée et concertée, fondée sur un pilotage au plus près des acteurs locaux.
Il faut selon ce rapport créer une instance à quatre niveaux: un conseil de concertation réunissant tous les acteurs locaux, un comité de financeurs, un comité de pilotage plus restreint, et enfin des groupes thématiques de travail. Cette territorialisation doit aussi passer selon les sénateurs par une meilleure représentation des Outre-mer dans les instances nationales du logement.
Des savoir-faire traditionnels comme source d'inspiration
Cyclones, séismes, réchauffement climatique... L'exposition aux risques naturels constitue un défi majeur outre-mer. En même temps, les solutions développées dans les territoires ultramarins "devraient servir de source d'inspiration, d'échanges et de référence" selon la commission. Par exemple, l'architecture bioclimatique, basée sur des savoir-faire traditionnels amérindiens, océaniens, ou tropicaux, offre des solutions de ventilation plus efficaces et moins onéreuses. La commission évoque également les écoquartiers, l'habitat léger, ou encore l'habitat participatif ou collaboratif.
"Développer une filière de recherche et développement sur l'habitat innovant avec les Outre-mer constituerait un levier important permettant en outre de mobiliser davantage de financements européens dédiés à l'innovation", assure le rapport. À cet égard, le chantier de la performance énergétique des bâtiments "constituera un test", l'actualisation de la réglementation offrant une opportunité pour valoriser l'architecture bioclimatique, souligne le rapport.
Regardez le reportage Outre-mer La 1ère